Allez, une petite histoire de rencontre, sinon vous allez demander le remboursement pour utilisation fallacieuse du terme rencontre dans l'intitulé de ce blog.... :
Des rencontres j’en ai fait
beaucoup et même si celles qui ont fonctionné se comptent sur les doigts d’une
seule main, j’ai dans l’ensemble eu de la chance et ai rencontré principalement
des hommes intelligents, sensibles, souvent drôles et parfois mignons.
Par contre, il y a toujours des
rencontres qui sont plus difficiles à positiver, pour lesquelles il est
vraiment difficile de garder son sérieux quand on les raconte à ses amis et
qu’on tourne systématiquement en dérision afin de ne pas perdre espoir dans les
rencontres futures et parcequ’on est bien obligés de remarquer à quel point
certaines personnes sont maladroites !
Jean-Christophe fut malheureusement
une de celle-ci et probablement la plus marquante ! Jean-Christophe est foncièrement
quelqu’un d’intelligent et de gentil mais tout n’est pas une question de
personne. En amour les règles des mathématiques ne s’appliquent pas. La plupart du temps, un plus un égal à
deux, plus rarement deux personnes arrivent à ne faire qu’un et souvent le
total des deux s’avère franchement négatif.
Vous savez comme vos amis en
couple essayent de vous caser, comme si vous représentiez un danger potentiel
ou comme s’ils avaient tellement pitié de vous et votre situation qu’il fallait
absolument faire quelquechose et vous sortir de se mauvais pas... ?
Ou alors, le font-ils par
ennui ? L’ami célibataire étant souvent là pour leur raconter ses
dernières frasques, frasques qui ne sont plus à leur portée.
J’ai d’ailleurs parfois
l’impression que le ou la célibataire se doit de raconter ses dernières
aventures. Un peu comme si c’était à cette condition et contre cet échange
qu’il pouvait gagner le droit de partager la table ou de payer pour son repas.
Une façon différente de payer « en nature » finalement.
Quoiqu’il en soit, cela part
d’une bonne intention et fonctionne peut-être pour certains (cela dit, je suis
curieuse de les rencontrer…) mais ça fini souvent en fiasco car en plus de
l’échec ou de la rupture, il faut également savoir affronter les regards
inquisiteurs des amis en question. Ils attendent le « résultat » de
cette rencontre avec impatience, espérant pouvoir répéter pendant une vie
durant : « et c’est nous qui les avons présenté ! »…
Mon amie Justine et surtout son mari me parlaient depuis un moment d’un de ses collègue à lui : Jean-Christophe.
« Jean-Christophe ça, Jean-Christophe ci… Jean-Christophe qui voyage beaucoup comme toi (même s’il s’avère que
c’est probablement le seul point commun qui nous avions), Jean-Christophe qui
malheureusement ne peut pas être là ce soir…. ». Nous avons apparemment
joué au chat et à la souri sans le savoir pendant un moment puis Justine et son mari ont finalement réussi à nous réunir lors de leur mariage civil… J’aurais du me
méfier car seuls les amis très proches étaient là ce jour là. Eux, moi (en tant que témoin)… et Jean-Christophe !
Bref, la soirée est sympa, le
barbecue goûteux et je me suis
comme par hasard retrouvée à côté de Jean-Christophe à table (même si je n’arrive
toujours pas à déterminer sur c’est le seul hasard qui a agit pour cette partie
là) !!! Nous discutons un peu et si la conversation est agréable, aucune
étincelle ne se crée, rien de particulier… Sympa mais sans plus.
Le lendemain en ouvrant mon
compte facebook, je découvre une demande d’ami de la part de Jean-Christophe (ah les
techniques modernes de pseudo-drague en sauvent plus d’un!) que j’accepte
essayant de ne pas avoir d’à priori… Après tout une célibataire de plus ou moins 30
ans et sans relation sérieuse depuis plusieurs années se doit de faire des
efforts, ne serait-ce que pour récompenser ceux de ses amis, non ?
J’essaye aussi de garder cette
ligne de conduite, de ne pas juger trop rapidement et de laisser une chance à Jean-Christophe quand je lis son message : « Je sais par Justine et son mari que tu es
à la recherche d’une relation sérieuse et je voulais donc savoir si tu voulais
aller boire un café à l’occasion »
Quel romantisme, quelles qualités
d’écriture, quel poète… Je sens une vague de rêve monter en moi devant une
telle proposition, c’est sûr !
Enfin, gardons la ligne de
conduite et essayons de rester ouverte d’esprit… cet homme a peut-être d’autres
qualités qui ne peuvent pas s’exprimer par le biais d’un message facebook…
(non ? non ? ah ben non…).
Je décide donc de lui donner une
chance et d’accepter d’aller boire un café, en lui glissant tout de même dans
ma réponse que je ne tiens pas à me marier et à faire des enfants ni à tout
prix ni dans un laps de temps limité. Mon horloge biologique me laisse complètement
tranquille jusqu’à maintenant, et j’essaye d’en profiter au maximum !
D’un apéritif, nous passons à un
restaurant et si la soirée est agréable, elle est fade. La conversation va bien
et Jean-Christophe est vraisemblablement un homme bien sous tout rapport, intelligent, avec
lequel je partage même certaines valeurs mais qui ne m’attire pas du
tout (finalement à des moments rares, la vie est simple !).
A un moment, ma petite voix
intérieure a même une révélation grâce à lui : « En fait, ce que je
recherche, c’est quelqu’un qui me fasse rêver !!! ».
Je ne suis pas non plus au
supplice avec Jean-Christophe et le restau est sympa tout va donc bien jusqu’à ce qu’il
termine le monologue qu’il avait commencé quelques minutes (ou heures ?)
plus tôt par ces quelques lignes qui resteront cultes je pense :
« Enfin voilà, j’ai
beaucoup investi dans ma carrière professionnelle jusqu’à maintenant mais il
est temps de passer à la sphère personnelle donc vu que tu es célibataire, …Je
voulais savoir… Qu’est ce que t’en penses ? »
J’aurai du me méfier, ma voix
intérieur était en train de me parler, nous étions bien toutes les deux en
conversation interne, plutôt d’accord l’une avec l’autre et bammmmmm…je me suis
faite prendre par surprise ! J’en pense quoi ? de quoi ? de la
pseudo proposition d’engagement qui vient de m’arriver dessus et qui a failli
me faire tomber de mon tabouret ?
Ce que j’en pense ?
Vraiment ?
J’en pense que s’il m’avait dit
« tu as de jolis seins, j’ai terriblement envie de toi », ca aurait
mieux fonctionné pour moi !
J’en pense que ce que j’espérais
n’être qu’un à priori vient de se révéler de façon surprenante être une cruelle
réalité.
J’en pense qu’une fois de plus, je
fais fausse route ce soir.
J’en pense qu’il y a probablement
beaucoup de filles qui seraient ravies de cette proposition d’engagement
soudain et affirmatif mais que Jean-Christophe fait lui aussi fausse route avec moi.
Et puis finalement, je n’en pense
plus rien et me voilà en revanche en train de penser à comment je vais me
sortir de là… Et de lui dire que, finalement, je suis bien célibataire, que je
ne suis pas prête à m’engager et à laisser tomber ma liberté. En gros, je suis
en train de me faire passer pour une libertine à la limite de la décence pour
me tirer de cette conversation que je n’attendais pas et que je souhaitais
encore moins (ma réputation n’était pas à ça près mais mon amour propre
lui, oui…).
L’entêtement de Jean-Christophe suite à ce
refus aurait pu se transformer en harcèlement (et nous n’en sommes pas passé
loin) mais heureusement il n’en fut rien.
Après un texto de fin de
rencontre (on y reviendra à ce concept là car c’est un pilier de la célibataire
moderne), un message vocal et un email (suivi de ces petites sœurs de réponses
en série), j’ai dû expliquer ou tenter d’expliquer à Jean-Christophe que non, je ne
souhaitais pas qu’il vienne à Aix En Provence pour passer le week-end avec moi
(ou était-ce carrément chez moi ?), que je n’estimais pas nécessaire de se revoir
pour faire plus amples connaissance, que je confirmais le fait que j’étais bien
dans mon statut de célibataire (et beum deuxième attaque frontale à mon amour
propre) et que je voyais très bien ce qu’il recherchait (son approche avait
beaucoup de défauts, certes mais pas celui du manque de clarté) mais que cela
allait à l’encontre parfaite de ce que j’étais et de ce à quoi j’aspirais.
J’ai juste été obligée une fois
de plus de constater (et d’expliquer) que je ne souhaitais pas rentrer dans le
moule, dans ces limites, ces cadres que la majorité des gens se fixent de
manière à se rassurer (mariage, enfants, maison, jardin, labrador… toutes ces
choses qui font rêver et qui ont apparemment une date limite à ne surtout pas
dépasser) et qui leur font oublier qu’un couple, qu’une relation, qu’une vie
est exactement ce qu’on en fait et qu’il appartient à chaque individu de fixer
ses règles du jeu…
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