Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

vendredi 24 août 2012

Strip-tease


Le jeu de la séduction.
Rien (ou en tous cas pas grand chose) n’est plus beau que ce moment là.
Je ne parle pas des premières heures, jours, semaines où on est avec quelqu’un de nouveau mais bien de tous ces moments qui précèdent.

Ce laps de temps particulier où l’on vient de rencontrer quelqu’un qui nous plait et que l’on découvre peu à peu.
Ce moment hors temps où rien n’est encore effectif mais où on devine au fur et à mesure le désir de l’autre dans ses yeux et où on peut sans crainte exprimer le sien aussi.
Ces premières entrevues ou rendez-vous pendant lesquels on découvre peu à peu à qui on a vraiment affaire.
Ces minutes et heures où laisser entrevoir ses faiblesses et ses folies devient même un plaisir. On sait (ou du tout moins on espère) que l’autre va se délecter de ces particularités. Personnellement, j’ai tendance à regarder l’autre avec un sourire au coin des lèvres, un de ceux qui dit « Bienvenue dans mon monde. Tu trouves ça beau ? Et bien, c’est moi qui ai tout fait ! ».

Le nectar que provoque cette rencontre est double pour moi (une sorte de double effet Kiss Cool si vous voulez) car je prends autant de plaisir à découvrir l’autre en face de moi qu’à me découvrir peu à peu, à baisser ma garde (qui est pourtant d’habitude bien montée).

Finalement c’est un peu une sorte de strip-tease :
-       Bonjour, je m’appelle … : j’essuie la couche de gloss sur mes lèvres, elle me gêne.
-       J’habite ici depuis …, mais en fait je suis originaire de … : ce manteau ne me sert à rien maintenant que je suis rentrée à l’intérieur, non ?
-       Tu connais « Kings of convenience » ? C’est super comme groupe, très agréable à écouter et leur dernier clip est magnifique : je dépose mes boucles d’oreilles sur la table.
-       Je suis passionnée par mon travail, j’adore… : j’enlève mes bagues aussi, tiens.
-       Voir les baleines sur le Saint Laurent c’est un de mes plus beaux souvenirs, ça m’a donné les larmes aux yeux : il fait un peu chaud ici, non ? Je vais enlever mon pull.
-       Je n’ai pas été amoureuse depuis quelques années, le dernier homme avec qui j’ai partagé ma vie m’a brisé le cœur : ce t-shirt ne me sert à rien finalement, je me sentirais plus à l’aise sans ;)

On se découvre peu à peu, on cesse de se méfier et on laisse l’autre entrer dans notre vie et dans notre intimité.

Et pendant ce temps-là, il fait de même :
-       J’ai 32 ans, je fête mes 33 ans dans un mois : je dépose mon sac à dos dans ton entrée, ça te va?
-       Je suis fan de foot, je pratique en club depuis que j’ai 7 ans : cette écharpe m’encombre.
-       Ma petite sœur a 10 ans de moins de moi, du coup j’ai une relation particulière avec elle : les boutons du col de ma chemise sont trop serrés, j’en fait sauter quelques-uns.

Et puis ce qui déshabille l’un rhabille souvent l’autre, le rassure :
-       Je suis divorcé depuis 3 ans, mais on est restés en bon contact : prend mon pull, tu as un peu froid depuis que tu as enlevé ton t-shirt.

Les confidences en emmènent d’autres et la complicité s’installe peu à peu, sans qu’on s’en rende forcément compte. Les œillades continuent et on se découvre (d’un fil puis du reste) avec plaisir.
On se sent en confiance. On a l'impression d'être le roi du monde ou la plus belle femme de la terre puisque c'est ce que l'autre nous renvoie dans son regard. Et on se promène donc les fesses à l'air et un grand sourire aux lèvres.  

mardi 14 août 2012

Le début de la fin?


J’ai longtemps été très timide et il était hors de question pour moi de draguer, de faire le premier pas. Il a fallu que je change de pays, d’habitat naturel en quelque sorte, pour que cela change et que je devienne une de ces femmes qui osent.

Au Québec, ce sont les femmes qui draguent et même, d’une manière générale, elles qui portent la culotte. La révolution sexuelle ne leur a pas donné l’égalité mais a carrément renversé les rôles. Cette vision des choses est peut-être un peu poussée, mais un constat reste : c’est là-bas que j’ai osé en premier.

Je me suis longtemps dit que j’aurai mieux fait de m’abstenir (pas forcément de cette fois-là mais de toutes celles qui ont suivi), les hommes que je draguais (plutôt que l’inverse) ne menant jamais à quoique ce soit de sérieux ou de viable. Mais il semblerait qu’il en aille de la drague comme de n’importe quelle addiction, une fois qu’on a commencé, il est très difficile d’arrêter. Pas surprenant que les hommes aient gardé ce secret pendant si longtemps !

Quoi qu’il en soit… Melvin était assistant chargé de l’un des cours que je suivais. Il avait donné son cours sous forme de quiz et ce dernier était criblé de citations plus ou moins connues.
Je ne me souviens pas s’il s’est passé quelque chose de particulier ce jour-là, si des regards avaient été échangés ou si une quelconque attirance sexuelle était présente, mais quelques temps après le cours, j’ai pris mon courage à deux mains et lui ai envoyé un email qui contenait une de mes citation préférée : « ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison » (pour ceux que cela peut intéresser, la citation est de Coluche). 
Et non, je n’arrive pas à me souvenir non plus de quelle excuse complètement improbable j’avais trouvé comme support à mon premier acte de bravoure (et d’auto-mutilation future)… mais ça n’intéresse de toute façon personne, si ?

En y repensant, ce n’était rien et je suis obligée d’avouer aujourd’hui que j’ai été plus entreprenante à de nombreuses occasions depuis. Mais pour la « moi » de l’époque c’était un grand pas et malheureusement le premier d’une longue liste de semi-râteaux (voir de râteaux complets !).

Semi car cet email a eu une réponse, qui a mené à un échange d’emails qui ont menés à des cafés…
Qui n’ont menés nul part si ce n’est à ce que je déteste le plus dans les rencontres : la technique du « je fais le mort ».

Plus de nouvelles, pas de réponses aux emails ou messages. Plus de sourires mais des gens qui vous ignorent dans les couloirs au lieu de ne serait-ce que dessiner un sourire poli (ou plutôt un semi-sourire pour aller avec le semi-râteau).

Vous avez bien compris : une longue succession d’hommes qui manquent de courage, pour ne pas dire de c…
OK, OK, la longue succession d’hommes est souvent suivie d’une longue succession de femmes, mais là, bizarrement ce n’est pas le sujet du jour…

Qu’est ce qui fait qu’après une rencontre, quand on a pas envie de revoir la personne, on ne lui dise pas ouvertement ce qui cloche ou ce qui manque et qu’on ait pas le courage de lui dire qu’on ne souhaite pas aller plus loin ?

Je suis malheureusement dans l’obligation de m’inclure dans ce « on » collectif (pour commencer la longue lignée de femmes) car cette technique que je considère plus bas que terre, je l’ai aussi pratiqué à 1 ou 2 occasions (on est tous les « salops » d’un autre).

Je pense donc comprendre une des raisons du silence radio : quand on sent clairement que la personne en face a plus d’attirance ou d’attentes, un malaise se crée et on a peur de heurter la personne.
Ca ou le manque de c… (je vous laisse libre arbitre).

Une discussion franche et directe vaut toujours mieux qu’une disparition soudaine de la surface de la terre. Un email ou un texto fait même en l’occurrence l’affaire et pourtant je ne suis pas partisane de ces techniques, faute d’en avoir fait les frais.
Plus on attend pour crever l’abcès, plus la personne en face a de temps pour se poser des questions. De se créer des scénarios hallucinants (et ne me dites pas que vous n’en faites pas partie car qui n’a jamais imaginé que sa « cible » n’avait pas appelé car il avait eu un accident de voiture ou à cause de sa grand-mère malade ?).

En discutant de ce sujet avec un homme ayant beaucoup d’ « expérience » dans les rencontres, j’ai réalisé que cette situation était plus facile à régler que ce que je pensais. Cet « expert » m’a donné sa formule magique à employer et je m’en sers maintenant dès que la situation le requiert en ayant une pensée émue pour cette petite phrase (et son propriétaire d’origine).
Cet abracadabra des temps modernes (d’une simplicité inouïe et surtout d’une efficacité prouvée) est fin et distingué mais suffisamment clair et honnête… et  restera donc un secret (vous y avez cru ?).

Je me trouve presque dans la peau d’une « serial loveuse » quand je prononce ou écrit ses quelques mots et j’ai l’impression que les rôles s’inversent.

Mais la phrase reste utile quand on est dans l'obligation d'administrer un râteau, qu'il soit semi ou complet. 

dimanche 12 août 2012

Les pavés de mon coeur


Je suis célibataire (je précise pour ceux qui n’auraient pas encore tout compris). Ce qui signifie qu’à l’inverse de mes amis en couple ou mariés, je continue à faire des rencontres et parfois (ou souvent, cela restant à l’appréciation de chacun) à faire des « essais » avec ces personnes que je rencontre.

Par rapport à certains de mes amis qui sont en couple depuis plusieurs années, on peut, sans trop se tromper, venir à la conclusion que j’ai fait plus de rencontres (on parle ici de quantité, même si parfois la qualité est également au RDV). 
Sans parler de la vision de débauchée que certains d’entre eux m’attribuent peut-être (mais là, c’est un sujet en lui-même), je me demande souvent ce qu’apporte cette succession de rencontres (hormis certains avantages évidents, bien sûr... !).

De nature, je suis curieuse, voir très curieuse. J’ai besoin de comprendre les choses, leur déroulement, leur cause à effet. J’ai aussi besoin d’être en permanence confrontée à la nouveauté, à la découverte, aux chemins encore non foulés. Et j’adore donc faire de nouvelles rencontres et découvrir de nouvelles personnes et leur monde, leurs passions et apprendre à connaître et reconnaître ce qui les fait vibrer.

Et qu’on le veuille ou non, toutes ces rencontres, toutes ces personnes qui croisent notre chemin et partagent notre vie, que ce soit quelques heures, jours, semaines ou mois laissent des traces. Elles nous influencent, laissent leur marque - souvent indélébile – et leur empreinte en nous.
J’ai la chance de ne pas vraiment être rancunière et ces signatures qu’ont laissé mes rencontres passées sont donc souvent des bons souvenirs, des choses qui me font sourire dans ma vie de tous les jours, quand je marche seule dans la rue ou dans la routine de mon travail…

Je verse toujours l’eau chaude pour mon thé jusqu’au bord de ma tasse (même si je ne finis jamais la tasse et en laisse toujours un fond) et ai toujours envie de répondre « C’est une proposition ? » quand on me dit d’aller me faire foutre, comme c’était notre habitude avec Sébastien.
Je chante à tue-tête sur le Fantôme de l’Opéra comme avec Bill et ai souvent des trémolos dans la voix quand l’album en vient à sa chanson préférée.
Je vérifie toujours que le sanglier de la fontaine de ma ville est en place quand je passe devant (c’est une longue histoire, pour comprendre, il faudra attendre un peu le récit de la rencontre avec Manuel).
Je pense à Wilhem presque à chaque fois que je vais à Marseille, ou quand j’entends parler de l’équipe de foot du Brésil.
J’ai envie de corriger les personnes qui disent « au jour d’aujourd’hui » comme Gabriel le ferait (pour info, c'est un pléonasme).
Je dois telle « position » à Bapstite et telle autre à Phil-Grand ;)
Je remercie Christophe pour sa formule magique de rupture.
J’ai une pensée furtive pour Adam à chaque fois que j’entends parler de L’élégance du Hérisson.
Je souris quand j’entends parler de couleur poétique comme « rouge cerise » ou « bleu ciel d’orage » en pensant à Fabien.

Ce sont les pavés de mon cœur. Ils peuplent ma vie et restent avec moi, m’accompagnent.

Un peu comme dans le clip de Mickael Jakson Billie Jean. Il marche dans la rue et les pavés sous ses pieds s’éclairent. Les pavés de mon cœur s’illuminent ainsi de toutes ces richesses de rencontres et de découvertes au fur et à mesure de mon chemin. Tous ces hommes sont présents. Pas au jour le jour, bien sûr. Mais par à coups, par moments furtifs.

Les pavés de mes amis en couple sont peut-être plus profonds, plus lumineux puisqu’ils les partagent depuis plus longtemps avec la même personne.
Mais les miens ont l'avantage d'être nombreux (et on ne fera pas de blague sur l'éternelle célibataire et sa succession de conquêtes SVP), de tailles, de formes et surtout de couleurs différents. Une sorte d'arc-en-ciel....
(Décidément que d'optimisme dernièrement, il faudrait peut-être que je consulte). 

mercredi 8 août 2012

Faire souffrir pour être belle


Lorsque j’ai raconté mon dernier échec amoureux à mon frère ce jour-là, il a souri, il a même ri. Et il m’a regardé avec une petite lueur dans les yeux. Et avec sa petite lueur et son beau sourire (il est plutôt beau gosse mon frère !), il m’a dit : « m’enfin, il faut les faire souffrir les hommes ! ».

Comme ça, comme une évidence.

Cette évidence ne fait pourtant appel à aucune partie de moi. J’ai beau chercher (allo, allo ???…), je ne lui trouve pas de résonance en moi.
J’ai semble-t-il complètement loupé une partie de mon éducation de fille, je devais regarder par la fenêtre ce jour-là ou j’avais peut-être séché les cours. Cette partie de sadochisme m’a totalement échappé et j’avoue être complètement incapable de l’appliquer dans ma vie. Cette partie de « Je suis belle (ou pas forcément d’ailleurs car ça n’a pas toujours un lien), je le sais, tu le sais, alors tu vas ramer pour m’avoir mon ami » est chez moi aux abonnés absents.

La petite phrase de mon frère n’est pas une révélation en soi. J’entends ce type de conseil (venant indifféremment d’hommes et de femmes) depuis de nombreuses années. Mon amie Léa est une fervente défenseuse de cette pratique. Pour elle, il est normal de jouer un peu (ou beaucoup selon les jours, … et les hommes).
De jouer sur le manque, de faire croire qu’on a pas envie et/ou qu’on est trop bien pour l’homme en face de nous, de manipuler un peu en se laissant désirer, de ne pas envoyer de message à chaque fois qu’on en a envie mais de jouer ce rôle de blasé de la vie (et de l’amour) et d’attendre que l’autre fasse le premier pas.
De lui glisser inconsciemment qu’il désire encore plus ce qu’il ne peut pas avoir et que c’est donc normal qu’il galère un peu (ou beaucoup, encore une fois : selon les jours… et les hommes).
De lui faire croire enfin qu’il est le maître du jeu (celui qui a le pouvoir en somme et il paraît que c’est important le pouvoir pour les hommes) et que tout est naturel alors que tout est calculé, mesuré, pesé avant d’être utilisé.

Je n’arrive pas (pour l’instant ?) à me résoudre à jouer à ce jeu. Pour moi, cela revient un peu à baser sa relation sur des mensonges. J’ai justement envie que tout soit spontané, pas calculé mais extrêmement naturel, comme on peut souvent ne l’être qu’avec quelqu’un dont on va partager ce type d’intimité (ça et mon manque de patience bien sûr !).

Maintenant je suis ouverte à la discussion et il semblerait que la question soit d’importance alors la voici : des deux stratégies laquelle est la plus payante ?
-       Baser sa relation sur un jeu, sur le fait qu’on est pas tout à fait franc et qu’on calcule au lieu d’être spontané. Cela sous-entend d’être vraiment sûr de sa relation à l’autre et de soi : on a tellement confiance qu’on pense que ce jeu, et très souvent ce manque de communication qui va de pair, créera chez l’autre un besoin, une envie qui le poussera encore plus vite dans vos bras.

-       Ou jouer la carte de la spontanéité sans se retenir en pensant que l’autre est sur la même longueur d’onde et est capable (et heureux bien sûr) de recevoir tous les textos, tous les gestes, toutes les intentions et sous-entendus,… que nous engendrons le plus naturellement du monde (ou moi en tous cas si on ne veut toujours pas généraliser).

La première stratégie suppose de la patience (!) mais également une grande confiance en soi et en ses charmes pour croire que la retenue, le silence,… vont créer un vide que l’autre en face aura envie de combler.
Dans le second cas, on a tellement confiance en l’autre qu’on n’envisage pas que cette débauche de démonstrations puisse être reçue autrement que positivement. Mais on ne tient pas forcément compte de l’histoire personnelle de chacun, de ses états d’âmes ni même de ses sentiments. On fait un beau cadeau, on s’expose, on montre beaucoup de sincérité mais on se livre aussi trop rapidement.

Vous voyez, j’ai déjà écouté la théorie, entendu les arguments, compris les exemples, mais il me manque toujours la mise en pratique.

Et en réfléchissant à ça suite à ce dîner avec mon frère (et à mon évidente totale incapacité à mettre ce type de plan en action), j’en suis venue à réaliser une chose : on grandit et on s’entend dire qu’il faut souffrir pour être belle mais il semblerait que le concept ait été mal interprété.

A priori, il ne s’agit pas de souffrir pour être belle mais bien de FAIRE souffrir pour être belle.

Et oui, j’avoue, j’ai du mal à me dire que je devrais baser mes rencontres et mes relations sur un concept ouvertement sadochiste si je veux être en mesure de garder un homme.

Maintenant, passez-moi ces menottes et cette cravache que je les essaye... C'est pas mal finalement, ça  va bien à mon teint clair, je vais peut-être les garder un peu. 

lundi 6 août 2012

Pâtes à la carbonara - round 2, victory by KO (or Carbo)


« Un plat de pâtes à la carbonara SVP, ah non, tenez, mettez en plutôt deux… »

Phil s’appelle en fait pour moi Phil – Petit car il a été suivi de près par un autre Phil (sinon cela aurait été trop simple !) qui est lui-même devenu Phil Grand.
Phil – Petit donc, est un homme intelligent, qui s’intéresse à beaucoup de choses, qui est ouvert au sport, à la musique, à la politique, aux arts, plutôt mignon et un peu anti-conformisme (important l’anti-conformisme pour ne pas avoir l’impression de faire partie du troupeau !).
Cela étant dit, Phil était aussi paumé dans sa vie qu’il était ouvert au monde et si tout était une opportunité, il en venait à se perdre dans ce monde de possibilités et n’avançait pas beaucoup.

Phil est quelqu’un de bien, il était juste un (très) mauvais choix pour moi. J’avais déjà fait une fois un mauvais choix de ce type (assez bizarrement avec un homme qui était à peu près l’opposé de Phil, quelqu’un d’hyper décidé avec une vie toute tracée).

J’ai profité un moment de ce que Phil et notre rencontre avaient à offrir : les doux moments d’extase des premiers jours d’une relation ou on profite de la tendresse (et du sexe !). Quand la personne avec qui on est alors est quelqu’un comme Phil -  Petit, la découverte d’un monde inconnu rend les choses d’autant plus intéressantes : des quartiers de Marseille dans lesquels on osait pas forcément s’aventurer jusque là, un homme qui vient passer la soirée chez vous et vient avec sa guitare pour que vous puissiez chanter ensemble, une pièce de théâtre de Shakespeare dans une petite salle de quartier, un jour férié entier passé au lit, un plat de poisson cuisiné en rentrant le soir après une soirée de travail (avec en prime un beau couteau tout neuf qui a pour gros avantage de couper, lui – en comparaison avec tous les couteaux peuplant déjà dans mes tiroirs !), …

Cela dit, j’ai vite ressenti avec Phil le sentiment d’étouffement qu’on ressent quand on sait qu’on va dans la mauvaise direction et qu’on se perd à suivre ce chemin-là. Ce sentiment a été renforcé dans lors d’une soirée avec des amis, un ami proche est venu me voir discrètement en me disant : « Phil n’est pas ce que j’imaginais pour toi, mais je suis content pour toi quand même! ». Et oui, ça fait cet effet-là quand vos amis ne vous ont jamais vu en couple, ils sont prêts à toutes les concessions !

Cela dit, ce qui est intéressant dans cette histoire avec Phil est, une fois n’est pas coutume, non pas la fin de l’histoire, mais le début (je vous laisserais donc imaginer la fin pour une fois).

J’ai rencontré Phil - Petit sur un site internet, nous avons déjeuner ensemble une fois et le moment fut agréable et donc suivi d’un deuxième rendez-vous dans un salon de thé indien. Le début de soirée s’était bien passé et une fois le thé bu, Phil m’a proposé de continuer la soirée en dînant ensemble.

C’était un de ces dimanches soirs noirs, froids et brumeux de novembre et une fois dans la rue devant le salon de thé, il me fallu donc quelques secondes de réflexion avant de pouvoir jeter mon dévolu sur un restaurant (n’ayant, assez bizarrement, jamais rencontré d’hommes habitant ou originaires de ma ville, j’ai très – trop – souvent été responsable de choisir le bar ou restaurant).
Pour une fois, il faut croire que je n’avais pas été assez rapide, car Phil m’a regardé avec un sourire franc et honnête et m’a dit, tout simplement (enfin, ça c’est ce qu’il croyait !) : « sinon, on va chez toi et on fait des pâtes à la Carbonara ».

Et voilà, comme ça, tout simplement, avec un air presque innocent, et seulement deux mois après Fabien, il venait de transformer une recette italienne en une expression qui allait marquer et caractériser un certain nombre de mes rencontres futures.
Un code (presque) secret, une blague perpétuelle avec mes amis (au point que pour mes 30 ans, j’ai reçu en cadeau un livre de recettes de pâtes customisé par leurs soins : « pour varier les plaisirs ») et le titre évident de ce blog donc.
En une phrase pourtant simplissime, Phil - Petit a en quelque sorte boulversé ma vie, en marquant d’un fer blanc le début d’une période de ma vie. Il y avait avant et après JC et maintenant il y a avant et après PALC.

Les pâtes à la Carbonara sont depuis réservées à un public averti, ou mieux : choisi !

vendredi 3 août 2012

Pâtes à la Carbonara - round 1


Fabien est l’ami d’une collègue. Ce jour-là, elle m’avait invité à son anniversaire alors que nous ne sommes pas particulièrement proches. Je me souviens même avoir été surprise par l’invitation. Aujourd’hui encore je la soupçonne d’ailleurs d’avoir voulu arranger un « coup » entre moi et l’un de ses amis. Reste à savoir si c’est Fabien qu’elle avait en tête !

J’avais déjà croisé Fabien au bureau et m’étais inconsciemment fait la réflexion que c’est un homme de son type que j’aimerai rencontrer un jour. Fabien est un homme simple, drôle, intelligent, curieux, qui aime les belles choses et est profondément gentil. Nous sommes aujourd’hui amis et avons été assez proches avant de prendre un peu plus de distance récemment (lui a trouvé chaussure à son pied et passe maintenant très légitimement du temps avec elle).

Ce soir-là, à cette fête où je ne connaissais personne, sa présence et sa compagnie m’ont non seulement rassuré mais m’ont aussi fait passer une bonne soirée. Nous nous sommes trouvé des points communs en nous moquant entre autres allégrement du décor qui nous entourait (un goût pour la décoration plus que douteux assorti de toilettes inédites (enfin je l’espère) avec un miroir en face de l’assise des WC !).

Fabien n’était à l’époque pas célibataire et même si les choses n’allaient déjà pas bien dans son couple, sa compagne était présente ce soir-là, même si elle a été invisible. La conversation entre Fabien et moi a été fluide mais sans sous-entendu et sans équivoque (tout du moins de mon côté et en tous cas sans que j’en remarque de son côté non plus). J’avais déjà été l’ « autre femme » et m’étais juré de ne pas recommencer et l’idée de sortir avec Fabien ne m’a donc pas effleuré ce soir-là.

Malheureusement, il paraît qu’il ne faut (vraiment) jamais dire jamais…

J’ai donc été surprise quand quelques jours après j’ai reçu un email de la part de Fabien me remerciant pour le moment passé ensemble et espérant que j’étais bien rentrée chez moi.

Euh, je rêve ou il essaye de me draguer ?
Le message n’est pas particulièrement entreprenant mais d’où sort-il exactement ?
Quel est le cheminement de pensée derrière ce message à priori innocent ?
Pour quelle raison a-t-il été envoyé ?
Compte tenu du fait que nous ne sommes pas amis, pas du même sexe et pas forcément amenés à nous revoir si nous laissons le cours de nos vies se dérouler normalement, oui, je pense pouvoir dire que tu es en train d’essayer de me draguer mon ami…

Et là, j’avoue, j’étais curieuse de voir où tout ça allait nous mener…

La conversation par email étant aussi fluide que lors de la soirée, plusieurs emails ont été échangés, le contact a été pris et nous avons commencé à nous voir pour déjeuner de temps en temps (mais assez régulièrement).
Ces déjeuners étaient assez simples et agréables, hormis le fait que nous devions redoubler d’efforts pour ne pas tomber sur ma collègue, ne souhaitant pas vraiment (ni dans son cas, ni dans le mien) qu’elle puisse nous voir ensemble.

J’avais dû faire remarquer à Fabien que j’étais une piètre cuisinière et que le seul plat que je maîtrisais à peu près était les pâtes à la Carbonara car un jour dans un de ses emails, il m’a tout simplement proposé que nous nous retrouvions chez moi plutôt qu’en ville et que je le fasse profiter de ma recette infaillible et inratable (à condition d’aimer la crème fraîche bien sûr).

Je devais être à l’époque encore chaste, prude, innocente et pleine d’illusions (certaines choses changent apparemment !) car je n’ai pas forcément compris le message sous-jacent à cette invitation (ce qui a d’ailleurs été le cas avec Christophe également un peu plus tard. J’apprends de mes erreurs car le message est maintenant clair dans ma tête : dîner à la maison = je crois que j’ai une idée derrière la tête).

Le déjeuner s’est bien passé et nous sommes passés sur le canapé afin de commencer notre digestion et de continuer notre discussion qui aillait bon train.
Jusque-là et malgré les nombreux emails échangés et les quelques rencontres, peu ou pas d’allusions avaient été faites. Nous nous voyions comme des amis, pouvant parler de tout avec plaisir mais sans véritable jeu de séduction. Et subitement, pour une raison qui m’échappe aujourd’hui (c’est beau la mémoire sélective, non ?), me voilà avec Fabien sur mon canapé à parler de drague.
Pour une raison beaucoup moins obscure aujourd’hui, Fabien commence donc à me raconter qu’il n’est pas très doué en drague, me donne quelques exemples et fini par me dire « tu vois, là par exemple, je te drague, mais ce n’est pas vraiment clair ». Ce qui était sous-poudré de doute depuis quelques minutes est subitement devenu beaucoup plus lisible. 
Et ce qui devait arriver arriva…

Mon aventure avec Fabien a été brève et sans grande conséquence.
Il s’est peu après séparé de sa compagne sans pour autant que ça n’apporte quoique ce soit à notre relation et si des liens d’amitiés se sont développés entre nous, il ne reste rien de ces quelques après-midi passées ensemble si ce n’est une complicité et quelques allusions de temps en temps…

Mais un seul plat de pâtes à la Carbonora (aussi bon soit-il au propre comme au figuré) serait un peu léger pour justifier l’emploi d’une expression désormais consacrée et le titre d’un blog. 
Si l’histoire s’arrêtait là, je sens que vous vous sentiriez floués et que vous demanderiez probablement le remboursement, …