Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

vendredi 19 juillet 2013

Mon péché mignon


«  De toutes façons les hommes ça ne sert à rien ! » Cette phrase, on la voit, on l’entend on la vit régulièrement dans la littérature, les films, les séries ou la vie de tous les jours. Elle suit en général un cœur brisé et est un justement cri du cœur.
Un cri pour se rassurer qu’un échec de plus ne ménera pas à une vie de désespoir et de tristesse. Si les hommes ne servent à rien, cela n’a alors pas d’importance qu’on en ait pas.

Bizarrement, malgré toutes mes déconvenues amoureuses, je n’ai jamais clamé cela. Il y a quelques années, j’avais osé édicté que je me ferrais none si une certaine histoire ne fonctionnait pas, mais cela aurait été la mort dans l’âme (et force est de constater que je n’ai pas tenu ma promesse…).  Parce qu’en fait, moi, je trouve ça beau un homme.

La lueur qui brille dans leurs yeux quand ils viennent de faire une blague un peu cochonne ou une remarque choquante ; ils attendent avec impatience la réaction qui ne va pas tarder et redeviennent un petit garçon de 5 ans.  On entrevoie toute leur joie et c’est beau.

Un torse d’homme, c’est beau. On le regarde et on a envie de lui enlever sa chemise pour se blottir dans ses bras et sentir sa peau (et il n’y a même pas besoin que ce soit Hugh Jackman pour que ça fonctionne).

C’est beau quand ils admettent ouvertement ne pas savoir faire plusieurs choses en même temps ou que de toutes façons en mode ils n’y connaissent vraiment rien.

Ce regard si particulier qu’ils jettent sur leur chérie quand ils la trouvent belle. C’est beau de regarder la personne qu’on aime avec ce mélange d’amour et de fierté souspoudré d’une pointe de sentiment de propriété.

C’est beau cette façon candide de faire ou de recevoir un compliment, comme s’ils n’avaient rien dit ou rien entendu parce ce n’est pas forcément le domaine dans lequel ils sont le plus à l’aise.

Ce besoin de savoir qu’ils servent à quelquechose (fixer une étagère, ouvrir un pot de confiture, tenir une porte) et que les femmes ne devraient pas savoir comment vivre seules car ils ont le sentiment d’être inutiles, je trouve ça beau.

C’est beau comme les hommes ont besoin de sentir qu’ils donnent du plaisir à leur compagne au lit. Ils marquent des points dans leur propre estime quand ils nous font grimper au plafond et on ne peut qu’être reconnaissantes de ça !

Et ces rares occasions pendant lesquelles ils se laissent approcher et réconforter, que se soit par des mots ou en se laissant aller dans nos bras, c’est particulièrement beau.

Dans leurs défauts et par leurs qualités, les hommes je les trouvent beau. Parce que leur amour ou leur amitié m’apporte joie, rire, jouissance, bien-être, confiance, je ne pourrais jamais penser qu’ils ne servent à rien.
Et même si quelquefois ils m’énervent, me décoivent, me blessent, me rendent folle, me donnent envie de rentrer dans les ordres et de ne jamais plus confier mon cœur et mon corps à l’un de leur espèce, je ne cesserai jamais de les trouver beaux. Ils en ont de la chance ;)

mercredi 19 juin 2013

Des légumes et des hommes


« J’aime pas les champignons ! ».
Que cette phrase soit prononcée sur un ton de victoire et de fierté (genre « Tu ne le sais pas encore mais écoute bien ça, ça va révolutionner ta vie ») ou hurlée dans un élan de contestation devant une assieste pleine (comme pour dire « Il n’y a pas moyen que ces trucs franchissent le pas de ma bouche »), mes parents ont du l’entendre fréquemment quand j’étais petite fille. Elle allait de pair avec celles clamant la même règle pour les carottes cuites, le choux et les petits pois.
La différence avec les champignons est que maintenant j’adore ça ! J’en ferai des folies, ne peux pas imaginer ma vie sans, ne peux pas concevoir comment d’autres n’aiment pas ça et encore moins comment j’ai pu faire partie de cette catégorie-là un jour.

C’est bizarre comme nos goûts changent…  Et c’est étrange comme cette règle ne s’applique bien sûr pas qu’aux légumes.

Car on a bien sûr tous expérimenté ça en amour aussi.
Telle personne qui nous semblait trop belle pour être vraie un jour, n’accroche même plus notre regard quelques mois après.
Et qui n’a jamais entendu d’histoire de rencontre dans laquelle au moins un des deux protagoniste clame fièrement « Je l’ai detesté longtemps avant de l’aimer ! ».

Et qu’on ne me sorte pas un beau laïus sur la fine frontière qui existe entre haine et amour. A mon avis, dans la vie, on récolte ce que l’on sème, tout simplement. Et si cela vaut pour le basilic qui pousse sur le bord de nos fenêtres d’appartements en ville (et qui grandit donc avec tous les bienfaits des pots d’échappements), il en va de même pour les rencontres.

En fonction de notre état, on « voit » et on rencontre certaines personnes et pas d’autres. On passe clairement à côté d’hommes ou de femmes (dans la rue, en soirée, …) qui seraient pourtant bien meilleures pour notre santé que celles qu’on décide d’aborder. On fait l’impasse sur la viande alors qu’on a besoin de fer. On se gave de hamburger alors que notre corps a besoin de fibres.

Quand on est mal dans notre peau, un peu perdu et pas sûr de ce qu’on souhaite pour nous et pour notre vie (autrement dit en carence), on rencontre souvent des personnes qui renvoient ce même mal-être.
Le problème est que, sur le coup, on ne s’en rend en général pas compte mais qu’on est par contre expert pour partir dans la mauvaise direction.
Les êtres en question ont beau être gentilles, intelligentes, mignonnes, sensibles, ouvertes et intéressantes, il n’en reste pas moins qu’elles sont souvent le pire choix qu’on puisse faire pour soi-même. Un peu comme trop de sucre pour un diabétique.  

Et ça c’est quand elles sont gentilles, intelligentes, mignones, etc… parce que certaines fois elles sont juste bêtes, méchantes, vulgaires et aussi laides de l’intérieur que de l’extérieur. Mais la brillance de l’emballage nous fait passer à côté du fait que le produit est bouré d’additifs et qu’il n’a rien de naturel.

A d’autres occasions, on a beau rencontrer des personnes gentilles, intelligentes, mignonnes, etc… on est incapable d’y voir d’1) une opportunité et et de 2) tout le bien que cela pourrait nous faire (les légumes c’est pas bon, hein ?) et on passe donc allégrement à côté d’un bonheur simple pour se compliquer la vie avec des histoires alambiquées et sans avenir.
A certains moments, on passe même proche de l’overdose. On sait que notre foie ne supporte pas les excès d’alcool, de chocolat et de mecs en bois, mais on continue quand même, poussé par une force irrépressible venant de nul part et complétement incapable de se retenir.

En fait, c’est comme si on naviguait dans un petit marché de producteurs tout mignon (le marché, pas le producteur) et que d’un jour à l’autre, on ne voyait pas les mêmes produits. Un jour c’est saucisson, fromage et miel, et l’autre courgettes, citrouille et fraises. On a en fait jamais, ou très rarement, accès à l’ensemble de la gamme et bien souvent, on a même pas envie d’acheter car on arrive à se persuader qu’on a pas faim (petit clin d’œil aux célibataires éternelles qui se font croire à elles-mêmes qu’elles sont mieux toutes seules).  

Au fil des années, des rencontres et des essais de nouvelles variétés, nos goûts changent.  On laisse de côté les bad boys, les salsifis et la crème épaisse pour tout capitaliser sur les aubergines, l’huile d’olive et les hommes à l’écoute attentive. On change et ce changement en appelle d’autres autour de nous…
Cela dit, personnellement je n’aime toujours pas ni les petits pois ni les mecs en bois. 

mercredi 5 juin 2013

Les mots


Il y a des mots qui sortent facilement de notre bouche. Souvent même trop facilement.
« Tu me fais ch… », « Vas te faire f… »,  « Je te déteste… » et j’en passe.
Ils sont rarement une expression honnête, réaliste et durable de notre pensée. Ces mots-là sont souvent plutôt un cri qu’on ne peut pas garder en nous et sont tellement impulsifs qu’ils ont besoin de sortir là, maintenant, sans réfléchir une seconde plus. Et pourtant cette seconde serait souvent plus que nécessaire.

Et puis il y a des mots qui préfèrent bizarrement se terrer en nous, rester dans leur cocoon bien chaud, bien douillet alors qu’eux seraient plus confortables et plus utiles à l’extérieur.
«  Tu es tellement beau dans ce costume… », « J’apprécie vraiment ta compagnie… », « Je suis contente que tu sois là avec moi… ».
Ils feraient beaucoup plus de bien autour d’eux et de nous-même. Pourtant il est tellement plus difficile de faire un compliment qu’un reproche.
On pourrait disserter sur le besoin de l’être humain de faire du mal à autrui et son apparente incapacité naturelle à faire le bien autour de lui. Ou parler de cette incapacité à verbaliser ce que l’on ressent et qui rend l’ensemble de nos relations tellement plus difficile à vivre au jour le jour. Mais ce n’est pas le sujet du jour.

Car c’est une autre catégorie de mots qui m’intéresse. Une que personnellement j’ai encore plus de mal à sortir car, si je gère tant bien que mal les deux premières catégories, j’avoue mon inéxpertise pour la dernière.

Ces mots-là sont encrés en moi encore plus profondément, au centre de moi-même. Non seulement ils se sont créés un nid douillet mais en plus ils se sont assurés qu’ils soient difficilement expulsables. Leur habitat naturel est superglué à mes entrailles comme pour s’assurer qu’ils n'en sortent pas trop souvent. Ni trop facilement d’ailleurs.
Et ça fonctionne. Avant de les prononcer, je me pose beaucoup de questions. Même quand ils font une apparition surprise et se pointent au bord de mes lèvres, un soir, au détour d’une rue ou lors d’un rayon de soleil pendant une promenade, un énorme élastique géant les ramène là d’où ils viennent.

Ils sont tellement bien installés et font tellement corps avec qui je suis que j’ai de toutes façons des scrupules à les prononcer à la va-vite. 
Je cherche et attend le bon moment pour les laisser prendre toute leur ampleur.
Ce moment qui fera qu’ils raisonneront avec la bonne intensité, qu’ils ne seront pas prononcés en vain et qu’ils prendront toute leur valeur pour moi et pour la personne qui les entendra.

Ils sont pourtant l’expression même d’une émotion positive. Ils ne sont pourtant pas nombreux, ce qui pourrait me porter à penser que la tâche soit plus facile à accomplir.
3 mots ce n’est rien. 3 petits mots. 3 tout petits mots, mais qui contiennent toutes mes tripes puisque c’est là qu’ils habitent :
Je t’aime. 

mardi 28 mai 2013

Mission impossible

J’ai été célibtaire longtemps.
Très longtemps.
Trop longtemps.

Quand on est seul(e) pendant aussi longtemps que ça (je tairais le nombre d’année pour éviter les regards d’étonnement, de dégout et/ou de pitié), ça affecte forcément. Et sur de nombreux plans.

Par exemple, au bout d’un moment, on oublie comment les corps fonctionnent. On a plus aucune idée de ce qu’on ressent quand on en touche un qui n’est pas le notre. On ne se souvient plus non plus de ce qu’on éprouve quand on nous touche.
Heureusement, notre libido s’envole au bout d’un moment et nous laisse tranquille. Mais quand on reprend finalement une activité « physique », on est littéralement à fleur de peau et il faut parfois refaire toute une éducation (on pourrait avoir l’impression que c’est comme le vélo et que ça ne s’oublie pas, mais certaines choses qui sont plus sensibles qu’un guidon, même si la forme pourrait nous pousser à nous méprendre).

Quand la libido nous rattrape (il ne faut pas rêver, elle était partie en vacances, pas à la retraite), ça devient plus compliqué à gérer. Il arrive un moment où on a tellement besoin de douceur, de sensualité, de se sentir aimé, de sentir une peau contre la sienne (ou tout simplement de prendre son pied), qu’on remet les choses en perspective.
On a beau être à la base une romantique pure et dure, les années de célibat nous amènent parfois à revoir notre copie et à envisager (ou à mettre directement en pratique) un petit PC.
Et si on ne le crie pas toujours sur tous les toits, quand on a le malheur d’en parler, cette « experience » est souvent reçue avec incompréhension (au mieux) ou avec jugement (au pire). Quelle célibataire n’a pas entendu un petit « Oh, je ne sais pas comment tu fais, moi sans sentiment, je ne peux pas ! » de la part d’une amie (heureuse) en couple ?  Alors même si on ne regrette pas, on a clairement du mal à se faire comprendre.

Et puis si le ciel vous blesse un jour d’une relation qui fonctionne plus de 3 jours d’affilée, on réalise tous les jours qu’on a perdu le mode d’emploi. Si, si, vous savez, celui sur lequel il y avait noté « Comment bien se conduire pour être amoureux, être aimé et faire en sorte que les choses fonctionnent au lieu de faire n’importe quoi ». Il était pourtant bien noté au dos : « Ne pas perdre, un seul exemplaire par personne sera distribué. Passé un certain temps, ce message s’auto-détruira ».
Et alors là, sans le mode d’emploi, on est perdu.
Ca vous viendrait à l’idée à vous de confier une mission impossible à Tom cruise sans la petite cassette du début avec les explications des tenants et aboutissants de la mission et sans son équipe de choc ? Ben non ! Déjà que dans ce cas on est tout seul, mais en plus, sans la cassette, et bien ça porte bien son nom : c’est MISSION IMPOSSIBLE !

On essaye de se raccrocher aux branches. La première c’est souvent les souvenirs de nos relations passées. Mais :
1)    Si elles sont passées, c’est qu’elles n’ont pas si bien fonctionné que ça ;
2)   A l’époque, on avait pas vraiment le même âge que maintenant. On était belle, sans ride, sans envie évidente de construire quelquechose sur la durée, on était pauvre, heureuse avec pas grand chose et on croyait encore à l’amour ;
3)    Depuis, soit on est passé par le pays des bisounours et on est emplis d’attentes que jamais personne ne pourra combler (à part Hugh Jackman mais il paraît que ce n’est pas une option ). Soit on est passé par tellement de mecs en bois, qu’on y croit simplement plus et que la simple perspective de se battre encore pour y arriver nous épuise et nous cloue au lit (ou pire, on oscille entre les deux en fonction de la couleur du ciel ou du nombre d’heures qu’on a dormi).

La seconde branche c’est souvent les exemples de couple autour de soit, mais encore une fois :
1)    Soit depuis votre dernier mec, eux ont eu le temps de s’aimer, de se marier, de se faire 3 beaux enfants, de s’engueler, de se déchirer, de se séparer avec perte et fracas…
2)    Soit ils sont si parfaits que vous êtes incapables de comprendre comment ils fonctionnent. Vous pouvez juste les admirer en silence, la bouche ouverte, un filet de bave coulant de votre sourire béat.

Donc on se dépatouille toute seule. Et il faut bien admettre qu’on fait n’importe quoi.
On s’énerve pour un rien. On se prend la tête pour une broutille. On fait tout l’inverse de ce qu’on prêche pourtant au quotidien. On met les pieds dans le plat et on pose les mauvaises questions. On garde toute notre rancœur en nous au lieu de parler simplement des choses. On se fait par contre un point d’honneur à se plaindre en long, en large et en travers à ses copines. On oublie de se mettre à sa place à lui. On insiste ou on laisse pisser mais toujours au mauvais moment…

Et puis, quand on a beaucoup, beaucoup, beaucoup de chance, on tombe sur un homme qui comprend tout ça, qui s’en amuse et qui arrive à désarmorcer la bombe humaine à retardement qu’on devient au fil des jours par une blague, un sourire, un baiser tendre.
Lui aussi a perdu le fameux mode d’emploi, mais il a bizarrement trouvé le votre. 

vendredi 17 mai 2013

Ode à mes amis en couple


A A et F et à tous ceux comme eux…

Merci de ne pas en faire des tonnes,
De ne pas forcément essayer de me caser avec chaque célibataire qui passe,
De ne pas faire de commentaire quand une autre de mes histoires capote,
Et de montrer une foi inépuisable en moi et en ma capacité à trouver le bonheur avec un homme.

Merci de ne pas hésiter à montrer que vous êtes heureux ensemble,
D’oser affirmer affection, humour et tendresse,
Sans pour autant passer votre temps l’un sur l’autre.

Merci ainsi de ne pas me déprimer à chaque fois que je vous vois,
Et de me permettre surtout de continuer à croire en l’amour et à la possibilité d’être heureux en couple.

Car si malgré tout ce que je vois, j’entends, j’expérimente, je continue à croire que c’est faisable, réel et fantastique d’aimer, c’est bien grâce à vous.

Alors merci et longue vie à vous et vos couples. 

vendredi 1 mars 2013

Bienvenue au Pays des Bisounours


Là-bas, je croyais que c’était un espace réservé aux bêtes à poils colorés où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Mais apparemment, il semblerait qu’ils m’aient ouvert leurs portes et que j’y sois installée depuis un petit moment.

Du coup, je fais les présentations : Grosbisou, Groscopain, Groschéri, Grosdodo, Grosfarceur, Grostaquin, Grognon, Grosgâteau, Grosjojo, Grosveinard, etc… Ah oui, et puis aussi, derrière eux : Nathalie, Muriel, Marie, Caroline, Lizie, … : une tripotée de trentenaires célibataires ou fraîchement en couple qui n’ont pas franchement conscience d’évoluer dans ce monde parallèle mais qui répondent pourtant aux abonnées présentes. Comme moi semble-t-il.

Ça m’est tout d’abord apparu comme une surprise, un choc, voir une blessure quand on m’a dit que j’appartenais à ce monde. Mais cela dit, quand on y réfléchit bien, ce n’est pas vraiment une surprise.
Je suis une fille.
J’ai 33 ans.
Je suis plus ou moins célibataire (oui, il y a des étapes intermédiaires) depuis un long moment. Et ça, c’est trois éléments qui vous poussent direct dans les bras de Grosfarceur.

Pour ceux qui se poseraient encore la question de savoir pourquoi (et qui ne sont donc pas des filles de 33 ans plus ou moins célibataire), j’explique :
Ca fait 33 ans qu’on me nourri, qu’on m’abreuve, qu’on me gave d’histoires à l’eau de rose de manière continue et plus ou moins visible. J’ai vu Cendrillon et toutes les fables de Disney qui se terminent toujours en « happily ever after ».
Puis Hartley Cœur à Vif et toutes ces séries d’ados dans lequel l’amour est toujours tellement fort qu’il pousse à un nombre d’actes stupides (ça ou les poussées d’hormones, allez savoir).
Puis toutes ces comédies romantiques où la fille est toujours un peu barrée et fait n’importe quoi avec sa vie et celle des autres, mais dans lesquelles l’homme fini toujours par assurer comme une bête, par lui pardonner toutes ses bêtises et par lui dire exactement ce qu’il faut pour qu’elle tombe sous le charme, et qu’eux aussi ils finissent en « happily ever after ».
Saupoudrez tout ça de toutes les amies mariées et heureuses avec leurs 3 gamins depuis 5, 10 ou 15 ans et vous obtenez un beau bras- dessus bras-dessous avec Groscopain.

Le monde des bisounours, je le redis, c’est beau, c’est coloré, c’est douillet.
Pendant les soirées pyjamas avec Groschéri, on y rêve à notre homme idéal qui est souvent : grand, beau, fort, intelligent, drôle, courageux, tendre, sexy, à l’écoute, imaginatif, généreux, (citez ici toutes les qualités qui vous viennent à l’esprit)…
Lors des pauses-café avec Grosbisou, on y extrapole facilement : comment notre homme sera merveilleux, n’aura pas de défaut, ne fera jamais rien pour nous blesser ou nous énerver, sera plein de petites attentions, de textos mignons, de cadeaux touchants et d’un désir à rendre jaloux Grosveinard.
Quand y on fait le marché avec Grosgâteau, on s’imagine à quoi ressemblera notre petite vie à deux : Monsieur qui fait des petits plats et se montre toujours présent en cas de coup dur ou pour aider aux tâches ménagères pendant qu’on mène avec brio notre carrière de businesswoman (et/ou de maman).
Dans les parcs d’attractions (beaucoup de parcs d’attractions dans le monde de bisounours), on s’y amuse avec Grostaquin de voir ces enfants insupportables qui hurlent pour un rien car on est persuadés qu’avec les nôtres, ça sera différent puisque ça sera NOS enfants et qu’on les aura élevés dans un monde d’amour, de respect et de communication.
Pendant la fête des voisins avec Grosjojo, on peut s’y imaginer notre mariage grandiose et toute la beauté de la robe de mariée, égalée seulement par la magnificence des vœux prononcé par notre dévoué mari.

Alors forcément quand on m’a sorti de là pour me ramener sur le plancher des vaches, on ne peut pas dire que j’étais des plus heureuse ! Depuis, j’erre dans ce monde de brutes qu’est la vie de tous les jours, essayant désespérément de m’habituer à la réalité. Je fais de mon mieux pour avoir des attentes réalistes et qui collent à ma « vraie » vie, même si celle-ci a souvent tendance à être amère.

Cela étant dit, est-ce que quelqu'un pourrait m'aider avec mon GPS, parce qu'apparemment "Pays des Bisounours", ça ne fait pas partie du menu de base et j'ai du mal à retrouver mon chemin. C'est pas tout ça, mais j'ai rendez-vous avec Grododo. On doit faire des macarons en parlant du premier rendez-vous parfait...

vendredi 22 février 2013

L'équilibriste

Un article écrit spécialement pour le magazine Paulette et à la une de leur Chronique Blog en février 2013 : 


Dans la vie, il est des frontières qu’il est clair qu’il ne faut pas franchir si on ne veut pas nuire à sa santé qu’elle soit morale ou physique : « Cette petite ligne de coke, je vais l’éviter, c’est mieux ». 

Et il y a des choses que l’on peut faire librement, qui apportent de toutes façons plus que le risque qu’elles vous font courir : « Pour cette place de parking, je vais faire comme si je n’avais pas vu l’horodateur ».

Par contre, en matière de relations humaines en général et amoureuses en particulier, la frontière est très souvent beaucoup plus fine : à quel moment est ce que cet homme devient plus mauvais que bon pour soi ? Quand passe-t-on de la célibataire ouverte et pro-active à la dragueuse en série ? A partir d’où se transforme-t-on en une véritable chieuse (pour dire les choses clairement) ?

Quand je refuse un café au dixième bad boy qui me le propose : est-ce judicieux d’éviter ce piège ou est-ce que c’est juste que j’estime être trop bien pour lui ?
Quand je fais une scène à mon mec à cause de cette fille qu’il a regardé un peu trop longtemps : est ce que je suis trop suspicieuse ou est ce la force de l’expérience qui me force à reconnaître des situations que j’ai déjà vécu et que je souhaite (si possible) éviter ?

Pour résumer : à quel moment s’arrête notre instinct de conversation (qui a largement été mis à mal par des années des mecs en bois, et qui s’avère nécessaire voir vital dans de nombreuses situations) et quand commencent les exigences de princesse ?

D’un côté, les aléas de la vie et les expériences que l’on fait nous poussent au mieux à apprendre de nos erreurs et au pire à se protéger à tout prix. Et on en vient souvent à essayer de ne pas être complètement bête et à chercher à rester en vie, ou au moins en un seul morceau (règle qui s’applique à notre corps et à notre cœur).

De l’autre côté, quand on passe cette barrière, il y a rarement un gyrophare qui clignote pour annoncer la sortie de route. Pas d’alarme bruyante et désagréable pour nous remettre sur le droit chemin. Zéro odeur de gaz annonçant la catastrophe.
On se rend généralement trop tard compte qu’on a été trop loin, qu’on a été trop exigeante, trop agressive, trop dure, trop chiante.

Comme si la vie n’était déjà pas assez compliquée comme ça, on doit donc faire appel à des qualités d’équilibriste. On avance pas à pas sur une corde tendue au-dessus d’un précipice et on oscille d’un côté et de l’autre, sachant pertinemment que ce que l’on recherche, et ce dont on a vraiment besoin, c’est l’équilibre parfait.

Heureusement, quelques fois le précipice est en fait d’une hauteur de quelques centimètres seulement et au moment où l’on se rend compte qu’on a pas de sentiment pour l’autre, on réalise aussi qu’un seul pas nous ramène à la terre ferme.
D’autres fois on prend plus de risques, mais on est assuré, rattaché au câble par un harnais parce qu’on a pris soin d’avancer doucement dans cette relation. 

Et puis parfois, c’est la consécration : on maîtrise tellement notre art que le tutu devient une deuxième peau, qu’une ombrelle a poussé au bout de notre main et que le cirque Gruss veut nous embaucher.

Parce qu’on est bien dans ses baskets en tant que célibataire ou qu’on a trouvé la bonne personne avec qui partager sa vie, on avance fièrement et simplement sur ce fil sans se poser de question car c’est devenu naturel, tout simplement.

mardi 15 janvier 2013

Les doubles méfaits des filles en chiffons


J’ai écrit il y a quelques semaines un texte intitulé Les doubles méfaits des mecs en bois. Devant les remarques de plusieurs de mes amis (masculins) et par souci d’équité et d’égalité, je m’essaye aujourd’hui à un exercice de style un peu différent et tente de me mettre à la place de la gente masculine en modifiant mon texte de base très légèrement.
Prière de me pardonner pour les suppositions et extrapolations en tout genre … J’essaye de rendre justice mais ne suis pas une experte ;)

Pour commencer, petite définition : qu’est ce qu’une fille en chiffons ? Ou plutôt, qu’est ce qu’une fille en soie (douce mais difficile à entretenir, coûteuse et qui glisse entre les doigts) / en laine (chaude mais qui irrite) / en dentelle (sexy mais à prendre mais précaution de peur de la casser) / en polaire (résistante et qui n’a apparemment besoin de personne) ?

Il n’existe pas de fille en chiffons « type » et l’expérience pousse à conclure que la princesse de l’un peut en fait être la fille en chiffons de l’autre. Elle est donc plutôt difficile à décrire de manière générale la fille en question, mais on peut en revanche facilement donner des exemples. Et là, je suis sûre qu’un certain nombre de personne se reconnaîtra :

La fille en chiffons, peut (dans le désordre et sans préférence) : vous faire tourner en bourrique pensant des heures, des jours, des semaines voire des mois en vous faisant miroiter ce qu’elle ne pense en réalité jamais vous accorder ; vous parler de faire des enfants au bout du deuxième rendez-vous et vous faire rencontrer sa mère (à laquelle elle ressemble étrangement d’ailleurs) au bout de deux semaines ; vous faire une crise de jalousie monstre en plein milieu de la rue parce que vous avez eu le malheur de répondre au texto de votre copine de fac ; vous harceler de dizaines de messages par jour pour vous demander si vous l’aimez …

Je continue la liste ? Non ? Pas la peine ? Il me semblait bien que vous alliez comprendre le concept assez rapidement.

En plus du grotesque de la situation (si on veut prendre les choses avec dérision), il faut souvent constater qu’avant d’en venir à ces extrêmes (en eux-mêmes déjà condamnables), la fille en chiffons en a auparavant fait en sorte que vous vous attachiez un peu. Elle a en général sorti le grand jeu pour vous séduire, a été charmante et particulièrement attirante au début ; vous a fait sentir le plus beau, le plus fort ; vous a fait croire à la possibilité d’être bien en couple …

Bref, elle vous a fait sortir de son bel emballage (ou de sa carapace) votre cœur et vous a même peut-être donné envie de lui confier. Et parce que vous aviez envie d’y croire, vous l’avez fait.
Mais la fille en chiffons n’a que faire de votre cœur. Par ses actes, elle le laisse tomber par terre. Et il gît alors à ses pieds, sans qu’elle se soucie de le voir traîner là, rarement intact.
Très souvent même, parce que vous êtes abasourdi par la surprise ou la tristesse, vous ne le ramassez pas assez vite ce cœur (pourtant fragile) et la fille en chiffons en profite pour piétiner les quelques morceaux encore viables avec ses beaux talons aiguilles.

Une fois le choc passé, vous ramassez les morceaux et rentrez chez vous. (…)
La douleur passe mais une constante se dessine : vous remballez votre cœur dans son emballage d’origine et le rangez là d’où vous pensez qu’il n’aurait jamais du sortir : du plus profond de vous-même.
Et puis le temps passe et vous essayez de ne plus penser aux chiffons, à la soie, à la laine, à la dentelle, à la polaire. Vous essayez même de les éviter soigneusement, ces déclinaisons de tissus. Vous devenez expert et fuyez tout ce qui peut causer des réactions allergique à votre peau sensible. Vous tentez de trouver des femmes, des vraies : en chair, en os, en honnêteté, en simplicité, en  maturité.

Et puis, quelques fois, vous en trouvez. Ou plutôt vous en trouvez une (une c’est déjà pas mal par les temps qui court). Une qui a l’air bien, vraiment bien. Elle est gentille, attentionnée. Elle dit simplement ce qu’elle veut et ne se comporte pas en princesse.

Mais la fille en chiffons rode toujours.
Elle n’est pas là. Elle n’est plus là. Par contre ses actes, eux, sont toujours présents. Un passé de rencontres de chiffons, de soie, de laine, de dentelle, de polaire, ça ne s’efface pas comme ça.

Au-delà de briser les cœurs, les filles en chiffons créent des hommes peureux, qui hésitent à prendre les devants de peur de se faire rabrouer à la première invitation à dîner.
Elles créent des hommes rustres, peu prêts à faire (encore) des efforts de galanterie à force de voir le peu de cas que l’on fait de leurs actions.
Elles créent des hommes trop précautionneux, trop habitués à prendre des pincettes pour parler à des princesses mal lunées.
Elles créent des hommes peu enclins à se livrer vraiment car ils ont trop souvent confié leurs sentiments à des femmes qui n’en avaient que faire.

La fille en chiffons rend la vie de tout le monde plus compliquée : celle de la femme bien qui a parfois du mal à comprendre le fonctionnement de ces hommes échaudés et blasés et celle des hommes qui doivent réapprendre à faire confiance et doivent considérer la possibilité de sortir à nouveau leur cœur de leur étagère intérieure fermée à double tour…

…Voilà, finalement, il faut peu de choses pour changer de point de vue et il est facile de réaliser que qu’on soit une homme ou une femme, quand  on cherche l’âme sœur, on s’arrête rarement à la première étape des échecs en amour et on explore en général l’intégralité de la gamme (qu’elle soit en bois ou en chiffons), juste pour être sûr.
Ni les hommes ni les femmes n’ont l’apanage du brisage de cœur et du comportement à deux balles. Au moins, nous sommes tous égaux devant ça !

lundi 7 janvier 2013

Un petit cadeau pour la nouvelle année

Juste pour le plaisir et parce que j'ai trouvé ce texte magnifique :

Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi - Katherine Pancol

(...)
Puis Gary se pencha sur Hortense et la contempla sans rien dire. Ses yeux bruns semblaient habités par un rêve primitif, ombrés d'une lueur sauvage. Ce serait si plaisant de vivre cachés sous des manteaux, à l'abri, on mangerait des cookies et on boirait des cafés avec une longue paille, on ne serait plus jamais obligés de se mettre debout et de courir partout comme le lapin d'Alice au pays des merveilles. Jamais pu l'encadrer ce Rabbit à la montre en perpétuelle érection. Je voudrais passer ma vie à écouter Glenn Goud en embrassant Hortense Cortès, en caressant les cheveux d'Hortense Cortès, en respirant chaque fleur de la peau d'Hortense Cortès, en inventant pour elle des accords, mi-fa-sol-la-si-do et en les lui chantant dans l'ourlet de l'oreille.
Je voudrais, je voudrais...
Il ferma les yeux et embrassa Hortense Cortès.

C'est donc cela un baiser ! s'étonna Hortense Cortès. Cette brûlure suave qui donne envie de se jeter sur l'autre, de l'aspirer, de le lécher, de le renverser, de s'enfoncer en lui, de disparaître...
De se dissoudre dans un lac profond, de laisser flotter sa bouche, ses lèvres, ses cheveux, sa nuque...
Perdre la mémoire.
Devenir boule de caramel, se laisser gouter du bout de la langue.
Et goûter l'autre en inventant le sel et les épices, l'ambre et le cumin, le cuir et le santal.
C'est donc cela.
Jusqu'à maintenant, elle n'avait embrassé que des garçons qui l'indifféraient. Elle embrassait utile, elle embrassait mondain, elle embrassait en repoussant une boucle de cheveux élastique et en regardant par-dessus l'épaule de son prochain. Elle embrassait en toute lucidité, s'indignant d'une meurtrissure des dents, d'une langue cannibale, d'une salive baveuse. Il lui était arrivé aussi d'embrasser par désoeuvrement, par jeu, parce qu'il pleuvait dehors ou que les fenêtres avaient des petits carreaux qu'elle n'avait pas fini de compter. Ou, souvenir qui l'embarrassait, pour obtenir d'une homme un sac Prada ou un petit haut Chloé. (...)
Elle revint à la bouche de Gary et soupira.
Ainsi il arrive qu'un baiser procure du plaisir...
Un plaisir qui se faufile dans le corps, jette des petites flammes, allume mille frissons dans des endroits qu'elle n'aurait jamais soupçonnés être inflammables.
Jusque sous les dents...
Le plaisir... Quel délice !
Aussitôt, elle nota qu'elle fallait se méfier du plaisir.