Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

vendredi 1 mars 2013

Bienvenue au Pays des Bisounours


Là-bas, je croyais que c’était un espace réservé aux bêtes à poils colorés où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Mais apparemment, il semblerait qu’ils m’aient ouvert leurs portes et que j’y sois installée depuis un petit moment.

Du coup, je fais les présentations : Grosbisou, Groscopain, Groschéri, Grosdodo, Grosfarceur, Grostaquin, Grognon, Grosgâteau, Grosjojo, Grosveinard, etc… Ah oui, et puis aussi, derrière eux : Nathalie, Muriel, Marie, Caroline, Lizie, … : une tripotée de trentenaires célibataires ou fraîchement en couple qui n’ont pas franchement conscience d’évoluer dans ce monde parallèle mais qui répondent pourtant aux abonnées présentes. Comme moi semble-t-il.

Ça m’est tout d’abord apparu comme une surprise, un choc, voir une blessure quand on m’a dit que j’appartenais à ce monde. Mais cela dit, quand on y réfléchit bien, ce n’est pas vraiment une surprise.
Je suis une fille.
J’ai 33 ans.
Je suis plus ou moins célibataire (oui, il y a des étapes intermédiaires) depuis un long moment. Et ça, c’est trois éléments qui vous poussent direct dans les bras de Grosfarceur.

Pour ceux qui se poseraient encore la question de savoir pourquoi (et qui ne sont donc pas des filles de 33 ans plus ou moins célibataire), j’explique :
Ca fait 33 ans qu’on me nourri, qu’on m’abreuve, qu’on me gave d’histoires à l’eau de rose de manière continue et plus ou moins visible. J’ai vu Cendrillon et toutes les fables de Disney qui se terminent toujours en « happily ever after ».
Puis Hartley Cœur à Vif et toutes ces séries d’ados dans lequel l’amour est toujours tellement fort qu’il pousse à un nombre d’actes stupides (ça ou les poussées d’hormones, allez savoir).
Puis toutes ces comédies romantiques où la fille est toujours un peu barrée et fait n’importe quoi avec sa vie et celle des autres, mais dans lesquelles l’homme fini toujours par assurer comme une bête, par lui pardonner toutes ses bêtises et par lui dire exactement ce qu’il faut pour qu’elle tombe sous le charme, et qu’eux aussi ils finissent en « happily ever after ».
Saupoudrez tout ça de toutes les amies mariées et heureuses avec leurs 3 gamins depuis 5, 10 ou 15 ans et vous obtenez un beau bras- dessus bras-dessous avec Groscopain.

Le monde des bisounours, je le redis, c’est beau, c’est coloré, c’est douillet.
Pendant les soirées pyjamas avec Groschéri, on y rêve à notre homme idéal qui est souvent : grand, beau, fort, intelligent, drôle, courageux, tendre, sexy, à l’écoute, imaginatif, généreux, (citez ici toutes les qualités qui vous viennent à l’esprit)…
Lors des pauses-café avec Grosbisou, on y extrapole facilement : comment notre homme sera merveilleux, n’aura pas de défaut, ne fera jamais rien pour nous blesser ou nous énerver, sera plein de petites attentions, de textos mignons, de cadeaux touchants et d’un désir à rendre jaloux Grosveinard.
Quand y on fait le marché avec Grosgâteau, on s’imagine à quoi ressemblera notre petite vie à deux : Monsieur qui fait des petits plats et se montre toujours présent en cas de coup dur ou pour aider aux tâches ménagères pendant qu’on mène avec brio notre carrière de businesswoman (et/ou de maman).
Dans les parcs d’attractions (beaucoup de parcs d’attractions dans le monde de bisounours), on s’y amuse avec Grostaquin de voir ces enfants insupportables qui hurlent pour un rien car on est persuadés qu’avec les nôtres, ça sera différent puisque ça sera NOS enfants et qu’on les aura élevés dans un monde d’amour, de respect et de communication.
Pendant la fête des voisins avec Grosjojo, on peut s’y imaginer notre mariage grandiose et toute la beauté de la robe de mariée, égalée seulement par la magnificence des vœux prononcé par notre dévoué mari.

Alors forcément quand on m’a sorti de là pour me ramener sur le plancher des vaches, on ne peut pas dire que j’étais des plus heureuse ! Depuis, j’erre dans ce monde de brutes qu’est la vie de tous les jours, essayant désespérément de m’habituer à la réalité. Je fais de mon mieux pour avoir des attentes réalistes et qui collent à ma « vraie » vie, même si celle-ci a souvent tendance à être amère.

Cela étant dit, est-ce que quelqu'un pourrait m'aider avec mon GPS, parce qu'apparemment "Pays des Bisounours", ça ne fait pas partie du menu de base et j'ai du mal à retrouver mon chemin. C'est pas tout ça, mais j'ai rendez-vous avec Grododo. On doit faire des macarons en parlant du premier rendez-vous parfait...