Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

lundi 30 juillet 2012

Reboot


Je suis une fille (si, si, je vous assure, ça a été prouvé et même éprouvé par certains!).

Je disais donc : je suis une fille et sans tomber dans les stéréotypes, cela signifie souvent que les choses techniques me passent largement au-dessus de la tête. Je ne suis donc pas experte en informatique, en technologies (qu’elles soient nouvelles ou anciennes) ni en technique.
Cela ne m’empêche pas d’être la première à changer les cartouches d’encres des imprimantes du bureau, d’avoir repeint tout mon appartement ou de savoir quoi faire quand les plombs sautent.

Cela dit, j’avoue que mon premier réflexe devant un problème technique (imprimante qui refuse d’imprimer, machine à laver qui fait des siennes ou ordinateur récalcitrant) est d’éteindre et de rallumer. Ça marche plus de la moitié du temps, ce qui, compte tenu de l’effort physique et intellectuel fourni de mon côté, représente un excellent taux de réussite!

Quand mon décodeur TNT a décidé de ne pas fonctionner ce matin, mon premier réflexe a donc été de débrancher et de rebrancher (plusieurs fois puisque ça n’a pas fonctionné du premier coup). 
Le décodeur TNT ne marche toujours pas (à priori il s’agit là d’un problème de télécommande et je commence à m’avouer vaincue puisqu'après avoir changé les piles, le problème persiste), mais cela m’a poussé à une réflexion (non, je ne vous racontais donc pas tout ça dans le seul but de me faire offrir un nouveau décodeur TNT).

Ne serait-il parfois pas génial de pouvoir appliquer cette technique à nos relations ?
On part souvent du mauvais pied dans une relation (ou pour éviter les généralités : je pars souvent d’un mauvais pied). Quelquefois le mauvais pas est lié simplement lié aux personnes et à leurs actions et quelques fois c'est quelquechose de plus grand, lié à la vie, à la situation.

On est plus ou moins en forme ce jour-là, on en fait des tonnes ou on reste nonchalant pour diverses raisons, on passe à côté d’occasions, on essaye de se remettre en couple trop tôt après une rupture, on se lance à corps perdu alors qu’on est sur le point de déménager, ... bref, on fait un peu n'importe quoi.
Et puis inévitablement, on se plante (ou je me plante, pardon) et on regarde en arrière plus ou moins longtemps après et on se dit qu’il s’en est fallu de peu pour que ça fonctionne, que tout était là mais qu’il a suffit d’un battement d’ailes de papillon à l’autre bout de la planète pour que la tempête se déchaîne ici (pour ceux qui connaissent la théorie) et que ce qui aurait pu être une belle histoire passe complètement à l’as.

Mais s’il suffisait de tout débrancher et de tout rebrancher pour effacer une partie de la mémoire (attention pas tout, histoire de ne pas terminer complètement lobotomisé)? 
S’il existait un bouton magique pour permettre, sans forcément revenir en arrière (parce que celui-là s’appellerait alors « Rewind »), de remettre les compteurs à zéro, est-ce que cela nous permettrait de corriger le tir et donc de vivre de plus belles histoires ?

J’essaye normalement d’appliquer dans ma vie un principe simple : vivre sans regret. Cela veut dire deux choses : saisir toutes les opportunités possibles pour faire en sorte de ne pas avoir de regret, et se forcer à constater que tout arrive pour une raison et qu’il y a une leçon à tirer de tous les événements de notre vie, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Le fameux bouton pour tout débrancher ne fait donc pas, à la base, partie de ma philosophie de vie.
Mais la vie m’a déjà montré que les choses pouvaient mal commencer et s’améliorer et il y a des jours où j'aimerais pouvoir appuyer sur ce bouton magique pour me donner une seconde chance, une autre occasion de repartir sur des bonnes bases. 
Un petit coup de bouton pour effacer l'empressement, les actes manqués, les jours de mauvaises humeur et le manque de vision claire. Un petit coup de bouton, ça semble simple et efficace.

Une fille peut rêver, non?
Et une fois qu'elle a fini de rêver (au bouton magique, aux secondes chances, ... à l'homme nu qui pourrait peupler son lit à son retour du bureau mais là je m'égare), elle peut aussi décider de se donner les moyens de se créer cette nouvelle chance. 
D'essayer de voir les choses avec un oeil nouveau, sans à priori. D'effacer toutes les gaffes, les mauvais mots, le ressentiment. De passer à autre chose tout en laissant son coeur et son esprit ouvert à la possibilité d'une autre histoire, d'une belle histoire... (oui, il y a des jours où je suis optimiste, même dans le domaine des relations, profitez-en bien aujourd'hui).

Alors mon décodeur TNT ne fonctionne toujours pas, mais pour le reste : Reboot...

mercredi 25 juillet 2012

D'autres sentiments que l'amour


Je ne sais pas si toutes les belles histoires ont une suite, mais celle-ci en a une en tous cas. Alors voilà ...

L’amour (ou tout ce qui lui ressemble de près ou de loin) agit comme une drogue. Quand on y goûte, on souhaite rapidement retomber dans ses effluves, se perdre dans son labyrinthe d’émotions et de réactions chimiques. Cela est d’autant plus vrai quand on était complètement sevré et que notre corps et notre esprit avait complètement perdu l’habitude de recevoir leur dose pourtant indispensable à notre existence. La dose que l’on reçoit alors après une longue absence (si microscopique et pleine d’illusions soit-elle) a d’autant plus d’effet, comme une moitié de verre de cidre que l’on donnerait à un enfant de 5 ans !

En plus de l’addiction que représente l’amour (ou le sexe - et que dire une fois que les deux ont été mêlés !), ce week-end me laissa à penser de nombreuses manières. Ces moments passés avec lui, je les attendais depuis plus de 10 ans et ils étaient de manière assez surprenante en parfaite adéquation avec ce que mon esprit avait pu générer comme rêves. Il était comme je l’avais imaginé (et nos ébats également ;) ).

Ces moments passés ensemble me rappelèrent également de bons souvenirs. Pas seulement ceux que j’avais vécu avec lui lors de notre rencontre, mais surtout ceux que j’avais vécu avec l’homme qui m’avait enlevé à lui et qui reste à ce jour probablement mon plus grand amour. Ces moments avec Sébastien, de complicité totale, de bien être, d’adéquation, je les ai entrevu pendant ces quelques heures passées avec Wilhem.

J’ai d’abord comparé les moments passés avec Wilhem à ceux que j’avais eu avec Sébastien, me prouvant (comme si j’avais encore eu besoin d’être convaincue !) que ces moments étaient rares et forts.
Puis, je me suis rendue compte que je ne faisais pas la comparaison dans le bon sens. J’avais toujours pensé que ma relation avec Sébastien était celle qui m’avait façonné en amour, qui m’avait donné mes standards, mes bases, mes minimas d’attentes.
En creusant un peu plus loin dans ma mémoire, en allant chercher ce qui faisait vraiment la différence d’avec toutes les autres rencontres, d’avec tous les autres hommes ; en allant chercher ce qui comptait vraiment pour moi, j’ai réalisé que ces moments, je les avais déjà vécu avec un autre homme, avant Sébastien. Si je ne les avais jamais vraiment pris en considération c’est qu’ils avaient été de très courte durée et que je ne les avais donc pas vraiment pris aux sérieux. Mais devant cette résurgence de vieux souvenirs, j’étais bien obligée de constater que ma base c’était Wilhem. Même si à l’époque notre histoire personnelle ne nous avait pas permis de le mettre en application. Cette constatation ne fit que renforcer mon envie de le revoir.

C’est probablement la raison pour laquelle (entre addiction et vieux souvenirs), je n’ai pas su me contenter de ce que les Dieux m’avaient accordé pendant ce week-end et que j’ai cherché a en avoir plus, ne sachant résister à la tentation (oui, une fois de plus!).

Après quelques jours puis quelques semaines sans nouvelles et quelques textos sans réponse, j’ai donc envoyé un autre email culotté (oui, on appelle ça une spécialité !).
Mais n’est pas spécialiste qui veut et le titre se mérite, je me suis donc appliqué à rendre cet email aussi exceptionnel et inédit que l’occasion que j’essayais de créer. C’est en parlant de Dubrovnik et de mon compagnon de voyage inexistant que j’avais appris que Wilhem était célibataire et c’est donc à Dubrovnik que j’allais l’inviter à me rejoindre !
Un email de la dernière chance et s’intitulant « les 29 bonnes raisons de venir à Dubrovnik » a donc rejoint les milliers d’email d’amour de la toile ce jour-là. Un peu osé, mais surtout drôle et sincère, j’espérais avoir une occasion de prolonger les moments d’extase que j’avais connu pendant ce week-end totalement inattendu.

Et j'en ai facilement trouvé des raisons et des bonnes raisons. 29 au total, ce n'est pas rien, n'est-ce pas ? 29 bonnes (voir très bonnes) raisons de venir passer des vacances avec moi...

Mais ce qui avait agit comme un ingrédient de réussite la première fois (la surprise), n’a pas joué en ma faveur la seconde. Wilhem m’avait délibérément caché qu’il était célibataire lors de sa visite à Marseille afin de ne pas mettre la pression et c’est une décision pour laquelle je lui serais toujours reconnaissante. Si j’avais su avant de le voir que quelque chose était possible, je me serais sans doute retourné l’esprit par des questions, des suppositions, des scénarios … Ce que j’ai d’ailleurs fait après notre rencontre, en attendant une réponse de sa part concernant cette ville romantique de Croatie !

La réponse a fini par arriver et sur le coup elle a été accueillie avec incompréhension, tristesse et douleur : « After such a beautifull email, I am even more sorry to tell you that I won’t be able to come to Dubrovnik, I think it’s best for both of us ».

Oh le râteau, Oh le beau râteau, je dirais même Oh, le très beau râteau !

Mieux, pourquoi mieux, comment mieux ?
Qu’est ce qui peut être mieux qu’une semaine de tendresse et de sexe dans un pays étranger au bord de la mer ? Qu’est ce qui peut être mieux que de poursuivre cette histoire qui jusqu’à cet email décevant aurait été digne d’un film hollywoodien. Et comment pourrais-je vendre les droits d’une histoire que se termine mal ?

J’avais pris du temps à rédiger l’emails des 29 bonnes raisons, pesant chaque mot, rédigeant et relisant l’email plusieurs fois afin qu’il soit parfait. Ma réponse à ce magnifique râteau fut beaucoup plus courte, impulsive et acerbe, un de ces emails qu'on regrette à la seconde où on clique sur le bouton "envoyer" mais qui exprime pourtant tellement clairement ce que l'on ressent au fond de soi. Il n'est pas toujours facile de lutter contre sa propre impulsivité. Ce jour-là, j'ai simplement échoué. 

Et puis une fois de plus le temps passa, apaisant les douleurs. 
Mes vacances à Dubrovik se firent finalement avec une amie et cette ville magnifique me fit comprendre ce que Wilhem avait essayé de me dire et que je n’avais pas voulu entendre : si après 24 heures à Marseille je me mettais déjà dans un état d’excitation et d’attentes irréalistes pareil, qu’est ce qu’une semaine à Dubrovnik avec lui m’aurait apporté sinon d’autres déceptions encore plus fortes ? (oui, oui, à part une semaine de sexe ininterrompu bien sûr)

Wilhem et moi sommes toujours en contact. 
Il y a 2-3 ans, Wilhem m'a annoncé qu'il était de nouveau fiancé. Il m'a fallu quelques semaines pour lui renvoyer un email le félicitant et lui disant que j'étais heureuse pour lui, mais quand je l'ai fait, je le pensais vraiment. Et cette sincérité a été récompensée par sa réponse, pleine de coeur et de bonté (comme d'habitude), dans laquelle il m'expliquait qu'il savait que je trouverais quelqu'un un jour qui me mériterait (c'est bien de savoir qu'au moins une personne en est convaincue, même si c'est dommage que ça ne soit pas moi) et qu'à ce moment-là, je regarderais cette histoire en souriant !
L'année dernière Wilhem s'est marié. 
La semaine dernière, Wilhem a eu un petit garçon qui a l'air encore plus beau que lui ne l'est. 

Je crois que peu importe ce que l’avenir nous réserve et que peu importe les situations embarrassantes dans lesquelles je me mettrais encore face à lui (Dieu seul sait ce que je suis encore capable de faire), nous n’aurons plus jamais besoin de nous excuser.
Les différentes étapes, péripéties, histoires, sentiments que nous avons vécu a mis notre amitié à rude épreuve et à de nombreuses reprises nous aurions eu l’occasion de ne pas pardonner, de se fâcher, d’être rancuniers. Si nous ne l’avons pas fait, je ne pense pas que l’avenir nous fera changer d’avis.

"L'amour c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé" (Love Story - et oui, chacun ses références!). Pour nous, ça ne sera pas l'amour mais l'amitié mais c'est comme ça qu'on vivra notre histoire quand même.
Et puis, un cinéaste indépendant voudra peut-être quand même pour acheter le droit d'un film très beau mais un peu triste ? 

vendredi 20 juillet 2012

France : 3 (au foot) - Brésil : 3 (en rencontres) = égalité ?


Un jour quelqu’un m’a dit que toutes les belles histoires commençaient par « il était une fois… » et aujourd'hui, j'ai besoin d'une belle histoire. Alors : il était une fois… il y a bien longtemps...

Le frère d’une amie. 
Valentina et moi étions toutes les deux étudiantes d’échange dans un petit lycée des Etats-Unis. Le "fameux" bal de fin d’année approchait et aucune de nous n’avait de partenaire pour nous y accompagner et nous cherchions toute les deux à aider l’autre en à trouver un… Et tout a commencé lorsque Elisabeth, une amie américaine et moi-même avons vu la photo du frère de Valentina accrochée à l’intérieur de son casier à l’école.
«  Comment s’appelle ton frère ? » 
«  Wilhem... R... F... L... » dit V avec son accent brésilien
Tout ce que comprit Elisabeth, en bonne américaine, fut « Wilhem... take off your pants » (littéralement : enlève ton pantalon). Et puis autant dire les choses clairement : quoi de mieux qu’un surnom pareil pour attiser la curiosité ?

Moi cherchant désespérément un garçon pour m’accompagner à ce bal (où mon ex-petit ami irait lui avec une autre) mais sachant très bien que mes chances de mettre la main sur ce que je désirais avait peu de chances d’aboutir et lui, à l’autre bout de la planète qui n’était bien sûr pas au courant du nouveau surnom qui allait le poursuivre pendant de nombreuses années…

Et il était donc une fois un email un peu culotté (le premier d’une longue série suis-je obligée d’avouer !) que je lui ai envoyé pour savoir s’il souhaitait m’accompagner à ce fameux bal. La réponse fut bien évidemment non, mais le contact était pris.

Quand quelques semaines plus tard, une fois rentrée en France (et que lui effectuait un stage en Allemagne), il m’a envoyé un email pour me demander si je souhaitais toujours le rencontrer (alors que la France venait de battre le Brésil à la Coupe du Monde de foot), je ne pensais pas qu’une histoire de plus de 10 ans allait commencer.

Ce fut une rencontre très particulière, un de ces week-end dont on se souvient toute sa vie. Un week-end hors temps, une rencontre avec quelqu’un qu’on a l’impression de connaître depuis toujours. Une personne qui en une seconde, alors qu’il ne connaît personne ici, ne connaît pas le pays ni même la langue, s’intègre tout de suite dans ma réalité, à mes amis, à ma famille. Une personne dont, plus de dix ans après tout le monde se souvient encore et continue de parler.
Un week-end festif pendant lequel on apprend à se connaître, pendant lequel il a découvert que je n’étais pas la folle délurée qu’il attendait (ces fameux emails culottés n’ont pas que des avantages !) mais bien une personne qu’il semblait apprécier, avec qui le courant passait facilement, même quand je tentais de lui expliquer, que, oui, les français tâtent les camemberts dans les supermarchés avant de les acheter ou encore quand après 3 jours il me demanda « quelque chose qu’il n’avait pas encore vu chez moi : de l’eau » !

Une rencontre rare et intense, une complicité, un week-end où on finit par avoir mal aux zygomatiques tellement on sourit… et puis une séparation sur un quai de gare à la fin du week-end.
Une séparation qui aurait dû être anodine comme celle de deux personnes qui ne se connaissent que depuis quelques jours, de deux amis en devenir mais qui ne seront pas amenés à se revoir. Et qui finalement prend plutôt des airs de scène déchirante dans un film hollywoodien, où si le train avait laissé des volutes de vapeur sur le quai, et si la scène avait été filmée en sépia, on aurait pas été surpris !
Une scène où j’ai alors l’envie irrépressible de me pencher vers lui pour l’embrasser mais où la réalité, les convenances, ma timidité (si, si, je vous assure!), la peur du rejet ou peut-être celle de souffrir me retiennent.
Je ne le savais pas encore mais cette retenue allait devenir mon seul et unique regret de ma vie d’adulte. Comme une charge à porter sur mes épaules : et si j’avais…, et j’aurais dû…, et maintenant j’en serais où… 

Le temps passe et il déménage aux Etats-Unis, m’enlevant une chance immédiate de remédier à mon manque de courage. Mais les échanges d’emails continuent et nous découvrons tous les deux que l’amitié n’est pas la seule chose qui s’est créée pendant ce week-end, que ce que j’avais réprimé sur le quai de la gare, il l’avait lui aussi ressenti.
Nous nous fixons alors RDV à heures fixes sur MSN pour pouvoir nous croiser et "parler", et n’ayant pas d’ordinateur, je dois me rendre dans mon école pour pouvoir le "retrouver".
Je fais la queue des heures à l’avance afin d’être sûre de ne pas le manquer.

Et puis au milieu des échanges de banalités, des mots doux en portugais à la fin des messages, un pacte naît assez rapidement : nous sommes "ensemble", sauf si l’un d’entre nous rencontre quelqu’un, et nous nous retrouverons à Vienne au printemps pour un nouveau week-end hors temps, un week-end juste pour nous.

Une belle histoire n’étant jamais simple, ce qui devait arriver arriva : j’ai rencontré quelqu’un, je suis tombée amoureuse. Un grand amour, un de ceux qu’on ne vit qu’une ou deux fois dans sa vie. Un amour tellement grand que notre rencontre bucolique et irréaliste ne pouvait pas y résister.

Je me souviens du RDV sur MSN ce jour-là, de la conversation qui a commencé sur le même ton que d’habitude, je me souviens encore où j’étais assise dans la salle informatique, de la fenêtre avec la pluie qui tombait dehors, du vieil ordinateur et du moment où j’ai du dévoiler mon terrible secret.
Je me souviens aussi de la détresse, de la déception, de la rage que j’ai ressentie à travers l'ordinateur et pour lui, pourtant à plusieurs milliers de kilomètres. J’ai oublié les mots méchants qu’il a eu car je les ai compris même si je les ai probablement sous-estimé. Je les ai oublié car notre amitié, la base de tout, allait finalement effacer ses mots durs car nous avons tous les deux pardonné.

Tellement pardonné que le week-end romantique à Vienne s’est transformé en week-end amical chez moi, pendant lequel il a même rencontré celui qui m’avait volé à lui. Tellement pardonné que nous sommes restés en contact pendant très longtemps sans nous revoir. Notre amitié nous a permis de rester en contact, de parler de tout ou presque, une certaine pudeur voilant cependant les conversations portant sur nos relations de cœur.

De nombreuses années après notre deuxième rencontre, j’ai repris contact avec lui pour lui annoncer fièrement une visite au Brésil ! Le score de visites était en effet de France : 2, Brésil : 0, j’avais donc du retard à rattraper ! Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’il n’habitait pas au Brésil (et que je n’allais donc pas pouvoir le voir), mais en Allemagne (et donc à un simple saut de lowcost de chez moi).

Cet homme que je gardais en souvenir comme ma plus belle rencontre mais aussi comme mon seul, unique et amer regret, cet homme sur lequel je fantasmais depuis si longtemps et que je pensais hors de portée de par la distance (entres autres), il était finalement presque accessible. Quel ne fut pas ma surprise et mon engouement presque immédiat (oui, j'avoue!).

Une deuxième rencontre devait être suivie par une troisième et un premier email culotté fut donc suivi d’un deuxième culotté (les suivant vinrent par la suite). Bizarrement, je ne me souviens plus du contenu de cet email, qui devait pourtant être très explicite (là-dessus, je me fais assez confiance!). Je me souviens en revanche très bien de la réponse et de mon choc à la lecture de ces mots "girlfriend"  "engaged". Il était donc fiancé !

En soit, pas de grosse surprise, ce n’était bien sûr pas parce que ma vie sentimentale avait été un échec depuis notre dernière rencontre que la sienne devait suivre le même chemin. Et ce n’est pas parce que nous habitions sur le même continent qu’il devait forcément attendre que je reprenne contact avec lui pour que nous puissions de nouveau construire des projets d’adolescents romantiques et (un peu) attardés. Mais cet email-là a été comme une claque, je pouvais finalement commencer à comprendre ce qu’il avait ressenti quelques années auparavant. Et ça faisait mal !

L’amitié a de nouveau pris le dessus… Pas de rencontre au Brésil, ni en France, ni en Allemagne mais un contact remis au goût du jour et une amitié à distance qui se poursuivit.

Deux ans plus tard, j'ai donc, presque naturellement, reçu un email de Wilhem annonçant une visite en France (score de 3-0 pour le Brésil, comme quoi il y a une justice en dehors du foot !). Il avait un rendez-vous de travail dans un village qui m’était complètement inconnu (et qui finalement s’est avéré être dans les Alpes !) mais voulait savoir si j’étais disponible pour que nous puissions nous voir à Marseille le week-end suivant.
La chance joue parfois en notre faveur car d’un week-end où je devais être absente, puis où ma mère et mon frère devaient tous les deux être là pendant tout le week-end, j’étais finalement là, sans mon frère et avec ma mère (et seulement jusqu’au samedi soir).

Je suis allée au RDV déterminée à faire passer notre amitié avant tout. A rester "sage" coûte que coûte et à respecter à la fois la relation dans laquelle il était engagé et notre amitié qui avait été maintenue pendant toutes ses années au gré de la distance et des cœurs brisés. Je me souviens clairement avoir volontairement choisi une tenue qui n’était pas provocatrice et m’être regardé dans le miroir pour me "faire la morale" : « Ne fais pas n’importe quoi, il t’a clairement dit qu’il était avec quelqu’un (d’autre) et qu’il n’était pas intéressé ».

Nous nous sommes retrouvés sur le vieux port de Marseille par une belle après-midi de début d’été (ce moment marque d’ailleurs probablement le début de mon intérêt pour cette ville !). Lui qui n’avait pas changé d’un poil, qui avait toujours son sourire radieux et sa gentillesse inouïe dans les yeux, moi contente de retrouver un ami de longue date, et ma mère qui ne comprenait pas bien l’anglais et pour qui je faisais donc la traduction simultanée.

Et puis il y a eu ce moment, qui après l’ambiance film romantique des années 40 sur le quai de la gare dix ans plus tot, était lui digne des dessins animés de Tex Avery.
D’une conversation anodine sur le fait que je cherchais un compagnon de voyage pour partir en vacances à Dubrovnik, une autre a commencé sur les voyages et Wilhem d’annoncer l’air de rien :
« I had that list of all the romantic destinations I wanted to visit while I am in Europe but now I that I am not engaged anymore, … »
Et là, ma langue et ma mâchoire de tomber sur la table puis de se dérouler à vitesse grand V par terre… Quoi ? La semaine dernière je t’ai proposé de te loger, avec ta fiancée, mais tu n’as rien dit…
Il y a probablement eu quelques secondes de blanc dans ma traduction à ma mère à ce moment précis. Rembobiner une langue, ca prend du temps finalement !

La conversation a repris son cours, l’apéritif a été suivi d’un dîner et d’un voyage à la gare où ma mère repartait en train de nuit. Une fois ma mère dans son wagon, et que nous nous sommes tous les deux retrouvés sur le quai de la gare comme 11 ans auparavant, l’ironie de la situation m’est apparue et mon envie vielle de plus d’une décennie m’est revenue.
Mais de la retenue, j’ai en eu à ce moment-là. Mais celle-ci n’était pas motivée par la peur ou les conventions, elle était motivée par la confiance, par la sensation que j’allais de toutes façons ce soir-là pouvoir prendre une revanche sur mon histoire personnelle (et peut-être aussi par le manque de glamour de la Gare Saint Charles, mais ça, c’est une autre histoire !).

J’étais confiante, rien n’aurait pu m’ébranler ou même me toucher. Quand il a fallu conduire dans Marseille, dans un quartier que je ne connaissais pas, je l’ai fait sans problème. Quand il a fallu se garer, chercher un endroit pour aller boire un verre, tout s’est goupillé sans qu’aucune question ne se pose. Quand il a fallu trouver un taxi dans une rue déserte un samedi soir à 23h, il en est apparu un comme de par magie !

Et pendant ce moment de grande aisance et de certitude, la conversation a suivi son cours et a lentement dérivé vers des sphères plus personnelles, ayant plus de rapport avec notre propre vécu.
Lui expliquant que c’était incroyable de se retrouver 10 ans après notre première rencontre et de parler avec lui comme si on s’était quitté hier, il a failli me couper les jambes quand il m’a dit : « Oh yes, you feel like this ? »
J’ai eu un moment de doute (finalement !) en me disant qu’une fois de plus je m’étais probablement emportée et ai tenté un petit : « yes, not you ? »
Quand il m’a simplement regardé, sans s’arrêter de marcher en me disant « no, last time we met, you were a girl, now you are a beautifull woman », mes jambes ont vraiment failli ne pas pouvoir me porter plus loin.

Et puis une fois dans le taxi, il m’a achevé, alors que nous parlions de  mon voyage au Brésil :
« - Tu as dû beaucoup te faire draguer quand tu étais au Brésil…
-       Je ne me fais jamais draguer et pas plus au Brésil malheureusement. Mais j’étais avec mon père et mon frère, alors ça n’a peut-être pas aidé…
-       Je n’arrive pas à te croire, je ne sais pas comment ça peut être vrai. Regarde-moi, si je ne me retenais pas là…
-       Ne te retiens pas alors ! »
Il s’est exécuté et s’en est suivi un long baiser doux, langoureux, comme on en rêve, comme j’en avais rêvé pendant toutes ces années. Un baiser presque honteux sur la banquette arrière du taxi, comme si le fait de braver cet interdit ne faisait que rajouter du plaisir.

Et puis le vieux port encore et d’autres baisers avec là l’impression d’avoir 15 ans en s’embrassant pendant de très longues minutes dans la semi-obscurité, n’ayant que faire du regard des passants. Et je me suis abreuvée de ce sentiment d’interdit qui donnait encore plus de valeur à ce baiser que j’attendais depuis plus d’une décennie et qui m’avait souvent hanté. Le présent me permettait finalement d’avoir ma revanche sur le passé. Me confortant dans mes croyances concernant le destin, m’apprenant pour le futur que la patience est une vertue (que j'ai tout de même toujours du mal à mettre en pratique) !

Le week-end fut bien sûr trop court mais parfait ! Me laissant apprécier à quel point il est agréable de se voir dans les yeux de quelqu’un qui vous désire et n’a pas peur de le montrer. A quel point aussi il est agréable de profiter des choses simples, sans se poser de questions.

Au moment de se quitter après cette parenthèse dans ma réalité, je lui ai finalement raconté, après toutes ces années quel était son surnom. Que cela ait pu rester secret pendant toutes ces années reste encore un mystère !
Et le petit plaisir, après lui avoir raconté l’histoire de lui dire : « Wilhem... R... F... L... Take-Off-Your-Pants, I did take off your pants ! » (je te l'ai enlevé ton pantalon!). 

Mais l'histoire ne se termine pas là...

Mais vous aussi, vous devrez utiliser cette qualité qui me fait tant défaut pour lire la suite : patience...

lundi 16 juillet 2012

J'y pense... et puis j'oublie


Allez, une petite histoire de rencontre, sinon vous allez demander le remboursement pour utilisation fallacieuse du terme rencontre dans l'intitulé de ce blog.... : 

Des rencontres j’en ai fait beaucoup et même si celles qui ont fonctionné se comptent sur les doigts d’une seule main, j’ai dans l’ensemble eu de la chance et ai rencontré principalement des hommes intelligents, sensibles, souvent drôles et parfois mignons.

Par contre, il y a toujours des rencontres qui sont plus difficiles à positiver, pour lesquelles il est vraiment difficile de garder son sérieux quand on les raconte à ses amis et qu’on tourne systématiquement en dérision afin de ne pas perdre espoir dans les rencontres futures et parcequ’on est bien obligés de remarquer à quel point certaines personnes sont maladroites !

Jean-Christophe fut malheureusement une de celle-ci et probablement la plus marquante ! Jean-Christophe est foncièrement quelqu’un d’intelligent et de gentil mais tout n’est pas une question de personne. En amour les règles des mathématiques  ne s’appliquent pas. La plupart du temps, un plus un égal à deux, plus rarement deux personnes arrivent à ne faire qu’un et souvent le total des deux s’avère franchement négatif.

Vous savez comme vos amis en couple essayent de vous caser, comme si vous représentiez un danger potentiel ou comme s’ils avaient tellement pitié de vous et votre situation qu’il fallait absolument faire quelquechose et vous sortir de se mauvais pas... ?
Ou alors, le font-ils par ennui ? L’ami célibataire étant souvent là pour leur raconter ses dernières frasques, frasques qui ne sont plus à leur portée.
J’ai d’ailleurs parfois l’impression que le ou la célibataire se doit de raconter ses dernières aventures. Un peu comme si c’était à cette condition et contre cet échange qu’il pouvait gagner le droit de partager la table ou de payer pour son repas. Une façon différente de payer « en nature » finalement.

Quoiqu’il en soit, cela part d’une bonne intention et fonctionne peut-être pour certains (cela dit, je suis curieuse de les rencontrer…) mais ça fini souvent en fiasco car en plus de l’échec ou de la rupture, il faut également savoir affronter les regards inquisiteurs des amis en question. Ils attendent le « résultat » de cette rencontre avec impatience, espérant pouvoir répéter pendant une vie durant : « et c’est nous qui les avons présenté ! »…

Mon amie Justine et surtout son mari me parlaient depuis un moment d’un de ses collègue à lui : Jean-Christophe. « Jean-Christophe ça, Jean-Christophe ci… Jean-Christophe qui voyage beaucoup comme toi (même s’il s’avère que c’est probablement le seul point commun qui nous avions), Jean-Christophe qui malheureusement ne peut pas être là ce soir…. ». Nous avons apparemment joué au chat et à la souri sans le savoir pendant un moment puis Justine et son mari ont finalement réussi à nous réunir lors de leur mariage civil… J’aurais du me méfier car seuls les amis très proches étaient là ce jour là. Eux, moi (en tant que témoin)… et Jean-Christophe !
Bref, la soirée est sympa, le barbecue goûteux  et je me suis comme par hasard retrouvée à côté de Jean-Christophe à table (même si je n’arrive toujours pas à déterminer sur c’est le seul hasard qui a agit pour cette partie là) !!! Nous discutons un peu et si la conversation est agréable, aucune étincelle ne se crée, rien de particulier… Sympa mais sans plus.

Le lendemain en ouvrant mon compte facebook, je découvre une demande d’ami de la part de Jean-Christophe (ah les techniques modernes de pseudo-drague en sauvent plus d’un!) que j’accepte essayant de ne pas avoir d’à priori… Après tout une célibataire de plus ou moins 30 ans et sans relation sérieuse depuis plusieurs années se doit de faire des efforts, ne serait-ce que pour récompenser ceux de ses amis, non ?

J’essaye aussi de garder cette ligne de conduite, de ne pas juger trop rapidement et de laisser une chance à Jean-Christophe quand je lis son message : « Je sais par Justine et son mari que tu es à la recherche d’une relation sérieuse et je voulais donc savoir si tu voulais aller boire un café à l’occasion »
Quel romantisme, quelles qualités d’écriture, quel poète… Je sens une vague de rêve monter en moi devant une telle proposition, c’est sûr !

Enfin, gardons la ligne de conduite et essayons de rester ouverte d’esprit… cet homme a peut-être d’autres qualités qui ne peuvent pas s’exprimer par le biais d’un message facebook… (non ? non ? ah ben non…).
Je décide donc de lui donner une chance et d’accepter d’aller boire un café, en lui glissant tout de même dans ma réponse que je ne tiens pas à me marier et à faire des enfants ni à tout prix ni dans un laps de temps limité. Mon horloge biologique me laisse complètement tranquille jusqu’à maintenant, et j’essaye d’en profiter au maximum !

D’un apéritif, nous passons à un restaurant et si la soirée est agréable, elle est fade. La conversation va bien et Jean-Christophe est vraisemblablement un homme bien sous tout rapport, intelligent, avec lequel je partage même certaines valeurs mais qui ne m’attire pas du tout (finalement à des moments rares, la vie est simple !).
A un moment, ma petite voix intérieure a même une révélation grâce à lui : « En fait, ce que je recherche, c’est quelqu’un qui me fasse rêver !!! ».

Je ne suis pas non plus au supplice avec Jean-Christophe et le restau est sympa tout va donc bien jusqu’à ce qu’il termine le monologue qu’il avait commencé quelques minutes (ou heures ?) plus tôt par ces quelques lignes qui resteront cultes je pense :
« Enfin voilà, j’ai beaucoup investi dans ma carrière professionnelle jusqu’à maintenant mais il est temps de passer à la sphère personnelle donc vu que tu es célibataire, …Je voulais savoir… Qu’est ce que t’en penses ? »

J’aurai du me méfier, ma voix intérieur était en train de me parler, nous étions bien toutes les deux en conversation interne, plutôt d’accord l’une avec l’autre et bammmmmm…je me suis faite prendre par surprise ! J’en pense quoi ? de quoi ? de la pseudo proposition d’engagement qui vient de m’arriver dessus et qui a failli me faire tomber de mon tabouret ?

Ce que j’en pense ? Vraiment ?
J’en pense que s’il m’avait dit « tu as de jolis seins, j’ai terriblement envie de toi », ca aurait mieux fonctionné pour moi !
J’en pense que ce que j’espérais n’être qu’un à priori vient de se révéler de façon surprenante être une cruelle réalité.
J’en pense qu’une fois de plus, je fais fausse route ce soir.
J’en pense qu’il y a probablement beaucoup de filles qui seraient ravies de cette proposition d’engagement soudain et affirmatif mais que Jean-Christophe fait lui aussi fausse route avec moi.
Et puis finalement, je n’en pense plus rien et me voilà en revanche en train de penser à comment je vais me sortir de là… Et de lui dire que, finalement, je suis bien célibataire, que je ne suis pas prête à m’engager et à laisser tomber ma liberté. En gros, je suis en train de me faire passer pour une libertine à la limite de la décence pour me tirer de cette conversation que je n’attendais pas et que je souhaitais encore moins (ma réputation n’était pas à ça près mais mon amour propre lui, oui…).

L’entêtement de Jean-Christophe suite à ce refus aurait pu se transformer en harcèlement (et nous n’en sommes pas passé loin) mais heureusement il n’en fut rien.

Après un texto de fin de rencontre (on y reviendra à ce concept là car c’est un pilier de la célibataire moderne), un message vocal et un email (suivi de ces petites sœurs de réponses en série), j’ai dû expliquer ou tenter d’expliquer à Jean-Christophe que non, je ne souhaitais pas qu’il vienne à Aix En Provence pour passer le week-end avec moi (ou était-ce carrément chez moi ?), que je n’estimais pas nécessaire de se revoir pour faire plus amples connaissance, que je confirmais le fait que j’étais bien dans mon statut de célibataire (et beum deuxième attaque frontale à mon amour propre) et que je voyais très bien ce qu’il recherchait (son approche avait beaucoup de défauts, certes mais pas celui du manque de clarté) mais que cela allait à l’encontre parfaite de ce que j’étais et de ce à quoi j’aspirais.

J’ai juste été obligée une fois de plus de constater (et d’expliquer) que je ne souhaitais pas rentrer dans le moule, dans ces limites, ces cadres que la majorité des gens se fixent de manière à se rassurer (mariage, enfants, maison, jardin, labrador… toutes ces choses qui font rêver et qui ont apparemment une date limite à ne surtout pas dépasser) et qui leur font oublier qu’un couple, qu’une relation, qu’une vie est exactement ce qu’on en fait et qu’il appartient à chaque individu de fixer ses règles du jeu…

Donc je dicte mes règles et décrète : Same player, shoot again…

Toute la beauté des Iles du Frioul

Cette nuit j'ai dormi avec un homme.
Je vous vois venir, non, ce n'était pas la première fois (je suis difficile à caser, mais pas encore complètement un cas désespéré!).

Mais j'avoue que ça arrive suffisamment peu souvent pour que je puisse encore vraiment en éprouver du plaisir. Finalement c'est un peu comme s'émerveiller de voir la mer : quand on a toujours eu ce spectacle sous les yeux, on a tendance à oublier à quel point c'est beau. Mais quand on vient du Nord-Est de la France (et oui, on ne peut pas avoir que des qualités dans la vie!), on ne se lasse jamais de la beauté de la mer, des reflets du soleil sur l'eau, des vagues qui s'écrasent sur les rochers, du contraste entre l'eau et le sable, ...  (désolée pour l'envolée lyrique!).

Se réveiller et avoir un homme à plus ou moins 10 centimètres de moi dans mon lit (et non, mon lit n'est pas un lit une place, mais un grand lit de 160/200cm mais tant qu'à y mettre un homme de temps en temps, autant vraiment en profiter) c'est un peu la même chose pour moi : je m'extasie encore (ou toujours) de ce spectacle, de cette sensation.

C'est d'ailleurs souvent une surprise (et en général elle est bonne!). A force de dormir seule, on s'attend plus à pouvoir s'étirer de tout son long qu'à tourner la tête et à voir un torse (oui, je sais, les hommes ont aussi des jambes, des bras et une tête, mais le mieux à mon gout reste quand le même le torse. On a juste envie de s'y glisser et il paraît qu'à certains moments bien choisis c'est juste fait pour ça).

On se réveille et on pense que c'est un matin comme les autres mais dans la première micro seconde, on sent au plus profond de nous que ce matin là est différent. Et puisque ce lundi matin n'était de toute évidence pas un "matin à grasse matinée", on cherche la différence ailleurs. On sait, on sent dans nos tripes qu'il y a un petit plus à ce réveil et cela prend une micro-seconde pour l'identifier.

Et quel bonheur quand on met le doigt dessus (sur le concept dans un premier temps, puis sur l'homme, mais ça c'est une autre débat), quel bonheur absolu de se dire qu'on est pas seule, qu'il n'y a qu'à tendre le bras ou la main pour le toucher (l'homme cette fois, pas le concept).
Et quel double bonheur de faire ces quelques centimètres pour aller se lover dans ses bras, de renouveler le bonheur qu'on a eu la veille quand on s'était installé dans ses bras en se souhaitant bonne nuit.

Le même moment d'extase que de regarder le coucher de soleil sur les Iles du Frioul. Le temps s'arrête, on se tait et on profite et espérant que ça dure aussi longtemps que possible. Forcément quand on habite Marseille, ou qu'on dort avec l'homme de sa vie depuis plusieurs années, on n'éprouve rarement le même plaisir (même si les personnes qui y arrivent détiennent la clé du bonheur : continuer à désirer ce qu'ils possèdent).

Quand en plus l'homme est aussi beau que celui qui était dans mon lit ce matin (je sais pas vous, mais mes conquêtes ne sont pas toutes des canons de beauté, même si elles compensent en général par d'autres qualités).
Mais là, ce matin, tout était parfait : sa peau dorée sur mes draps blancs, son corps musclé, son petit sourire quand il a ouvert les yeux, son baiser de "bienvenue dans cette belle journée" et plus tard son aveu d'avoir passé une bonne nuit et d'être heureux d'être resté pour partager ma nuit.

Et quand cerise sur le gâteau, je peux avouer avoir bien dormi, pour la première fois depuis de trop nombreuses nuits et pour la première fois avec lui (mes premières nuits sont en général agitées, et même pas dans le sens ou votre esprit un peu (ou très) pervers est en train de vous emmener), quand je peux me dire que j'ai même mieux dormi que si j'avais été seule, là le bonheur est complet!

samedi 14 juillet 2012

Un mariage d'enfants


Mais avant tout ça, avant les plans foireux, les rencontres improbables et surtout bien avant les pâtes à la Carbonara, l’histoire commence avec une petite fille et un petit garçon dans la cour de leur école qui miment un mariage devant leurs amis. 
Bizarrement, enfant, je me suis mariée deux fois. Si mes souvenirs sont bons, la deuxième fois, je suis partie en courant avant la fin. Finalement, on invente rien... Cet épisode de mon enfance est-il lui aussi représentatif que les pâtes à la carbonara ? Un signe avant-curseur… ?

Mon premier amour de petite fille s’appelait Adam. Il a aussi été le premier garçon que j’ai embrassé, derrière le gymnase du village dans lequel j’avais grandi mais dans lequel je n’habitais plus. Ce garçon que j’avais aimé étant enfant, qui avait un nom de famille imprononçable et avec une orthographe encore plus risquée que celle de mon propre nom, que je n’avais pas vu depuis de nombreuses années et qui avait pourtant conservé mon cœur pendant toutes ces années semble-t-il.

A l’époque il n’était pas encore scellé dans de la paraphine comme dans la chanson de Linda Lemay. Il était alors encore bien réel. Comme le baiser d’Adam. derrière le gymnase. Un premier baiser caché derrière un gymnase, parlez de stéréotype. Malheureusement, ca ne sera pas le dernier !