Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

mercredi 19 juin 2013

Des légumes et des hommes


« J’aime pas les champignons ! ».
Que cette phrase soit prononcée sur un ton de victoire et de fierté (genre « Tu ne le sais pas encore mais écoute bien ça, ça va révolutionner ta vie ») ou hurlée dans un élan de contestation devant une assieste pleine (comme pour dire « Il n’y a pas moyen que ces trucs franchissent le pas de ma bouche »), mes parents ont du l’entendre fréquemment quand j’étais petite fille. Elle allait de pair avec celles clamant la même règle pour les carottes cuites, le choux et les petits pois.
La différence avec les champignons est que maintenant j’adore ça ! J’en ferai des folies, ne peux pas imaginer ma vie sans, ne peux pas concevoir comment d’autres n’aiment pas ça et encore moins comment j’ai pu faire partie de cette catégorie-là un jour.

C’est bizarre comme nos goûts changent…  Et c’est étrange comme cette règle ne s’applique bien sûr pas qu’aux légumes.

Car on a bien sûr tous expérimenté ça en amour aussi.
Telle personne qui nous semblait trop belle pour être vraie un jour, n’accroche même plus notre regard quelques mois après.
Et qui n’a jamais entendu d’histoire de rencontre dans laquelle au moins un des deux protagoniste clame fièrement « Je l’ai detesté longtemps avant de l’aimer ! ».

Et qu’on ne me sorte pas un beau laïus sur la fine frontière qui existe entre haine et amour. A mon avis, dans la vie, on récolte ce que l’on sème, tout simplement. Et si cela vaut pour le basilic qui pousse sur le bord de nos fenêtres d’appartements en ville (et qui grandit donc avec tous les bienfaits des pots d’échappements), il en va de même pour les rencontres.

En fonction de notre état, on « voit » et on rencontre certaines personnes et pas d’autres. On passe clairement à côté d’hommes ou de femmes (dans la rue, en soirée, …) qui seraient pourtant bien meilleures pour notre santé que celles qu’on décide d’aborder. On fait l’impasse sur la viande alors qu’on a besoin de fer. On se gave de hamburger alors que notre corps a besoin de fibres.

Quand on est mal dans notre peau, un peu perdu et pas sûr de ce qu’on souhaite pour nous et pour notre vie (autrement dit en carence), on rencontre souvent des personnes qui renvoient ce même mal-être.
Le problème est que, sur le coup, on ne s’en rend en général pas compte mais qu’on est par contre expert pour partir dans la mauvaise direction.
Les êtres en question ont beau être gentilles, intelligentes, mignonnes, sensibles, ouvertes et intéressantes, il n’en reste pas moins qu’elles sont souvent le pire choix qu’on puisse faire pour soi-même. Un peu comme trop de sucre pour un diabétique.  

Et ça c’est quand elles sont gentilles, intelligentes, mignones, etc… parce que certaines fois elles sont juste bêtes, méchantes, vulgaires et aussi laides de l’intérieur que de l’extérieur. Mais la brillance de l’emballage nous fait passer à côté du fait que le produit est bouré d’additifs et qu’il n’a rien de naturel.

A d’autres occasions, on a beau rencontrer des personnes gentilles, intelligentes, mignonnes, etc… on est incapable d’y voir d’1) une opportunité et et de 2) tout le bien que cela pourrait nous faire (les légumes c’est pas bon, hein ?) et on passe donc allégrement à côté d’un bonheur simple pour se compliquer la vie avec des histoires alambiquées et sans avenir.
A certains moments, on passe même proche de l’overdose. On sait que notre foie ne supporte pas les excès d’alcool, de chocolat et de mecs en bois, mais on continue quand même, poussé par une force irrépressible venant de nul part et complétement incapable de se retenir.

En fait, c’est comme si on naviguait dans un petit marché de producteurs tout mignon (le marché, pas le producteur) et que d’un jour à l’autre, on ne voyait pas les mêmes produits. Un jour c’est saucisson, fromage et miel, et l’autre courgettes, citrouille et fraises. On a en fait jamais, ou très rarement, accès à l’ensemble de la gamme et bien souvent, on a même pas envie d’acheter car on arrive à se persuader qu’on a pas faim (petit clin d’œil aux célibataires éternelles qui se font croire à elles-mêmes qu’elles sont mieux toutes seules).  

Au fil des années, des rencontres et des essais de nouvelles variétés, nos goûts changent.  On laisse de côté les bad boys, les salsifis et la crème épaisse pour tout capitaliser sur les aubergines, l’huile d’olive et les hommes à l’écoute attentive. On change et ce changement en appelle d’autres autour de nous…
Cela dit, personnellement je n’aime toujours pas ni les petits pois ni les mecs en bois. 

mercredi 5 juin 2013

Les mots


Il y a des mots qui sortent facilement de notre bouche. Souvent même trop facilement.
« Tu me fais ch… », « Vas te faire f… »,  « Je te déteste… » et j’en passe.
Ils sont rarement une expression honnête, réaliste et durable de notre pensée. Ces mots-là sont souvent plutôt un cri qu’on ne peut pas garder en nous et sont tellement impulsifs qu’ils ont besoin de sortir là, maintenant, sans réfléchir une seconde plus. Et pourtant cette seconde serait souvent plus que nécessaire.

Et puis il y a des mots qui préfèrent bizarrement se terrer en nous, rester dans leur cocoon bien chaud, bien douillet alors qu’eux seraient plus confortables et plus utiles à l’extérieur.
«  Tu es tellement beau dans ce costume… », « J’apprécie vraiment ta compagnie… », « Je suis contente que tu sois là avec moi… ».
Ils feraient beaucoup plus de bien autour d’eux et de nous-même. Pourtant il est tellement plus difficile de faire un compliment qu’un reproche.
On pourrait disserter sur le besoin de l’être humain de faire du mal à autrui et son apparente incapacité naturelle à faire le bien autour de lui. Ou parler de cette incapacité à verbaliser ce que l’on ressent et qui rend l’ensemble de nos relations tellement plus difficile à vivre au jour le jour. Mais ce n’est pas le sujet du jour.

Car c’est une autre catégorie de mots qui m’intéresse. Une que personnellement j’ai encore plus de mal à sortir car, si je gère tant bien que mal les deux premières catégories, j’avoue mon inéxpertise pour la dernière.

Ces mots-là sont encrés en moi encore plus profondément, au centre de moi-même. Non seulement ils se sont créés un nid douillet mais en plus ils se sont assurés qu’ils soient difficilement expulsables. Leur habitat naturel est superglué à mes entrailles comme pour s’assurer qu’ils n'en sortent pas trop souvent. Ni trop facilement d’ailleurs.
Et ça fonctionne. Avant de les prononcer, je me pose beaucoup de questions. Même quand ils font une apparition surprise et se pointent au bord de mes lèvres, un soir, au détour d’une rue ou lors d’un rayon de soleil pendant une promenade, un énorme élastique géant les ramène là d’où ils viennent.

Ils sont tellement bien installés et font tellement corps avec qui je suis que j’ai de toutes façons des scrupules à les prononcer à la va-vite. 
Je cherche et attend le bon moment pour les laisser prendre toute leur ampleur.
Ce moment qui fera qu’ils raisonneront avec la bonne intensité, qu’ils ne seront pas prononcés en vain et qu’ils prendront toute leur valeur pour moi et pour la personne qui les entendra.

Ils sont pourtant l’expression même d’une émotion positive. Ils ne sont pourtant pas nombreux, ce qui pourrait me porter à penser que la tâche soit plus facile à accomplir.
3 mots ce n’est rien. 3 petits mots. 3 tout petits mots, mais qui contiennent toutes mes tripes puisque c’est là qu’ils habitent :
Je t’aime.