Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

mercredi 8 août 2012

Faire souffrir pour être belle


Lorsque j’ai raconté mon dernier échec amoureux à mon frère ce jour-là, il a souri, il a même ri. Et il m’a regardé avec une petite lueur dans les yeux. Et avec sa petite lueur et son beau sourire (il est plutôt beau gosse mon frère !), il m’a dit : « m’enfin, il faut les faire souffrir les hommes ! ».

Comme ça, comme une évidence.

Cette évidence ne fait pourtant appel à aucune partie de moi. J’ai beau chercher (allo, allo ???…), je ne lui trouve pas de résonance en moi.
J’ai semble-t-il complètement loupé une partie de mon éducation de fille, je devais regarder par la fenêtre ce jour-là ou j’avais peut-être séché les cours. Cette partie de sadochisme m’a totalement échappé et j’avoue être complètement incapable de l’appliquer dans ma vie. Cette partie de « Je suis belle (ou pas forcément d’ailleurs car ça n’a pas toujours un lien), je le sais, tu le sais, alors tu vas ramer pour m’avoir mon ami » est chez moi aux abonnés absents.

La petite phrase de mon frère n’est pas une révélation en soi. J’entends ce type de conseil (venant indifféremment d’hommes et de femmes) depuis de nombreuses années. Mon amie Léa est une fervente défenseuse de cette pratique. Pour elle, il est normal de jouer un peu (ou beaucoup selon les jours, … et les hommes).
De jouer sur le manque, de faire croire qu’on a pas envie et/ou qu’on est trop bien pour l’homme en face de nous, de manipuler un peu en se laissant désirer, de ne pas envoyer de message à chaque fois qu’on en a envie mais de jouer ce rôle de blasé de la vie (et de l’amour) et d’attendre que l’autre fasse le premier pas.
De lui glisser inconsciemment qu’il désire encore plus ce qu’il ne peut pas avoir et que c’est donc normal qu’il galère un peu (ou beaucoup, encore une fois : selon les jours… et les hommes).
De lui faire croire enfin qu’il est le maître du jeu (celui qui a le pouvoir en somme et il paraît que c’est important le pouvoir pour les hommes) et que tout est naturel alors que tout est calculé, mesuré, pesé avant d’être utilisé.

Je n’arrive pas (pour l’instant ?) à me résoudre à jouer à ce jeu. Pour moi, cela revient un peu à baser sa relation sur des mensonges. J’ai justement envie que tout soit spontané, pas calculé mais extrêmement naturel, comme on peut souvent ne l’être qu’avec quelqu’un dont on va partager ce type d’intimité (ça et mon manque de patience bien sûr !).

Maintenant je suis ouverte à la discussion et il semblerait que la question soit d’importance alors la voici : des deux stratégies laquelle est la plus payante ?
-       Baser sa relation sur un jeu, sur le fait qu’on est pas tout à fait franc et qu’on calcule au lieu d’être spontané. Cela sous-entend d’être vraiment sûr de sa relation à l’autre et de soi : on a tellement confiance qu’on pense que ce jeu, et très souvent ce manque de communication qui va de pair, créera chez l’autre un besoin, une envie qui le poussera encore plus vite dans vos bras.

-       Ou jouer la carte de la spontanéité sans se retenir en pensant que l’autre est sur la même longueur d’onde et est capable (et heureux bien sûr) de recevoir tous les textos, tous les gestes, toutes les intentions et sous-entendus,… que nous engendrons le plus naturellement du monde (ou moi en tous cas si on ne veut toujours pas généraliser).

La première stratégie suppose de la patience (!) mais également une grande confiance en soi et en ses charmes pour croire que la retenue, le silence,… vont créer un vide que l’autre en face aura envie de combler.
Dans le second cas, on a tellement confiance en l’autre qu’on n’envisage pas que cette débauche de démonstrations puisse être reçue autrement que positivement. Mais on ne tient pas forcément compte de l’histoire personnelle de chacun, de ses états d’âmes ni même de ses sentiments. On fait un beau cadeau, on s’expose, on montre beaucoup de sincérité mais on se livre aussi trop rapidement.

Vous voyez, j’ai déjà écouté la théorie, entendu les arguments, compris les exemples, mais il me manque toujours la mise en pratique.

Et en réfléchissant à ça suite à ce dîner avec mon frère (et à mon évidente totale incapacité à mettre ce type de plan en action), j’en suis venue à réaliser une chose : on grandit et on s’entend dire qu’il faut souffrir pour être belle mais il semblerait que le concept ait été mal interprété.

A priori, il ne s’agit pas de souffrir pour être belle mais bien de FAIRE souffrir pour être belle.

Et oui, j’avoue, j’ai du mal à me dire que je devrais baser mes rencontres et mes relations sur un concept ouvertement sadochiste si je veux être en mesure de garder un homme.

Maintenant, passez-moi ces menottes et cette cravache que je les essaye... C'est pas mal finalement, ça  va bien à mon teint clair, je vais peut-être les garder un peu. 

2 commentaires:

  1. Ces pratiques ne te ressemblent pas, même si elles peuvent parfois être jubilatoires et enivrantes. "Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis..." Merci pour cette réflexion !!!

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  2. je rejoins Nicolas et je dis merci aussi pour cette réflexion.

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