Lorsque j’ai raconté mon dernier échec amoureux à mon
frère ce jour-là, il a souri, il a même ri. Et il m’a regardé avec une petite
lueur dans les yeux. Et avec sa petite lueur et son beau sourire (il est plutôt
beau gosse mon frère !), il m’a dit : « m’enfin, il faut les
faire souffrir les hommes ! ».
Comme ça, comme une évidence.
Cette évidence ne fait pourtant appel à aucune partie de
moi. J’ai beau chercher (allo, allo ???…), je ne lui trouve pas de résonance
en moi.
J’ai semble-t-il complètement loupé une partie de mon
éducation de fille, je devais regarder par la fenêtre ce jour-là ou j’avais
peut-être séché les cours. Cette partie de sadochisme m’a totalement échappé et
j’avoue être complètement incapable de l’appliquer dans ma vie. Cette partie de
« Je suis belle (ou pas forcément d’ailleurs car ça n’a pas toujours un
lien), je le sais, tu le sais, alors tu vas ramer pour m’avoir mon ami »
est chez moi aux abonnés absents.
La petite phrase de mon frère n’est pas une révélation en
soi. J’entends ce type de conseil (venant indifféremment d’hommes et de femmes)
depuis de nombreuses années. Mon amie Léa est une fervente défenseuse de cette
pratique. Pour elle, il est normal de jouer un peu (ou beaucoup selon les
jours, … et les hommes).
De jouer sur le manque, de faire croire qu’on a pas envie
et/ou qu’on est trop bien pour l’homme en face de nous, de manipuler un peu en
se laissant désirer, de ne pas envoyer de message à chaque fois qu’on en a
envie mais de jouer ce rôle de blasé de la vie (et de l’amour) et d’attendre
que l’autre fasse le premier pas.
De lui glisser inconsciemment qu’il désire encore plus ce
qu’il ne peut pas avoir et que c’est donc normal qu’il galère un peu (ou
beaucoup, encore une fois : selon les jours… et les hommes).
De lui faire croire enfin qu’il est le maître du jeu
(celui qui a le pouvoir en somme et il paraît que c’est important le pouvoir pour
les hommes) et que tout est naturel alors que tout est calculé, mesuré, pesé
avant d’être utilisé.
Je n’arrive pas (pour l’instant ?) à me résoudre à
jouer à ce jeu. Pour moi, cela revient un peu à baser sa relation sur des
mensonges. J’ai justement envie que tout soit spontané, pas calculé mais
extrêmement naturel, comme on peut souvent ne l’être qu’avec quelqu’un dont on
va partager ce type d’intimité (ça et mon manque de patience bien sûr !).
Maintenant je suis ouverte à la discussion et il
semblerait que la question soit d’importance alors la voici : des deux
stratégies laquelle est la plus payante ?
-
Baser sa relation sur un jeu, sur le fait qu’on est pas
tout à fait franc et qu’on calcule au lieu d’être spontané. Cela sous-entend
d’être vraiment sûr de sa relation à l’autre et de soi : on a tellement
confiance qu’on pense que ce jeu, et très souvent ce manque de communication
qui va de pair, créera chez l’autre un besoin, une envie qui le poussera encore
plus vite dans vos bras.
-
Ou jouer la carte de la spontanéité sans se retenir en
pensant que l’autre est sur la même longueur d’onde et est capable (et heureux
bien sûr) de recevoir tous les textos, tous les gestes, toutes les intentions
et sous-entendus,… que nous engendrons le plus naturellement du monde (ou moi
en tous cas si on ne veut toujours pas généraliser).
La première stratégie suppose de la patience (!) mais
également une grande confiance en soi et en ses charmes pour croire que la
retenue, le silence,… vont créer un vide que l’autre en face aura envie de
combler.
Dans le second cas, on a tellement confiance en l’autre
qu’on n’envisage pas que cette débauche de démonstrations puisse être reçue
autrement que positivement. Mais on ne tient pas forcément compte de l’histoire
personnelle de chacun, de ses états d’âmes ni même de ses sentiments. On fait
un beau cadeau, on s’expose, on montre beaucoup de sincérité mais on se livre
aussi trop rapidement.
Vous voyez, j’ai
déjà écouté la théorie, entendu les arguments, compris les exemples, mais il me
manque toujours la mise en pratique.
Et en réfléchissant à ça suite à ce dîner avec mon frère
(et à mon évidente totale incapacité à mettre ce type de plan en action), j’en
suis venue à réaliser une chose : on grandit et on s’entend dire qu’il
faut souffrir pour être belle mais il semblerait que le concept ait été mal
interprété.
A priori, il ne s’agit pas de souffrir pour être belle
mais bien de FAIRE souffrir pour être belle.
Et oui, j’avoue, j’ai du mal à me dire que je devrais
baser mes rencontres et mes relations sur un concept ouvertement sadochiste si
je veux être en mesure de garder un homme.
Maintenant, passez-moi ces menottes et cette cravache que je les essaye... C'est pas mal finalement, ça va bien à mon teint clair, je vais peut-être les garder un peu.
Maintenant, passez-moi ces menottes et cette cravache que je les essaye... C'est pas mal finalement, ça va bien à mon teint clair, je vais peut-être les garder un peu.
Ces pratiques ne te ressemblent pas, même si elles peuvent parfois être jubilatoires et enivrantes. "Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis..." Merci pour cette réflexion !!!
RépondreSupprimerje rejoins Nicolas et je dis merci aussi pour cette réflexion.
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