Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

mardi 11 décembre 2012

Les doubles méfaits des mecs en bois

Pour commencer, petite définition : qu’est ce qu’un mec en bois ? Ou plutôt, qu’est ce qu’un mec en bois / en carton / en papier mâché / en papier cigarette / en confetti ? (parce que vous, je ne sais pas, mais moi, ces dernières années, je ne me suis pas arrêtée au bois).

Il n’existe pas de mec en bois « type » et l’expérience me porte à conclure que le prince charmant de l’une peut en fait être le mec en bois de l’autre. Il est donc plutôt difficile à décrire de manière générale le mec en question, mais on peut en revanche facilement donner des exemples. Et là, je suis sûre qu’un certain nombre de personne se reconnaîtra : 

Le mec en bois, peut (dans le désordre et sans préférence) : vous larguer par texto, ou par email (entre les deux, mon cœur balance), vous faire croire qu’il est partant pour une relation un tant soit peu fixe alors qu’il n’est clairement là que pour vos fesses, vous tromper, faire le mort pendant des jours et penser que le fait de ne pas répondre aux messages fait de lui l’homme invisible, …

Je continue la liste ? Non ? Pas la peine ? Il me semblait bien que vous alliez comprendre le concept assez rapidement.

En plus du grotesque de la situation (si on veut prendre les choses avec dérision), il faut souvent constater qu’avant d’en venir à ces extrêmes en eux-mêmes déjà condamnables, le mec en carton a auparavant fait en sorte que vous vous attachiez un peu. Il a en général sorti le grand jeu pour vous séduire, a été attentif au début, vous a fait sentir la plus belle, vous a fait croire en un futur meilleur, …

Bref, il vous a fait sortir de son bel emballage (ou de sa carapace) votre cœur et vous a même peut-être donné envie de lui confier. Et parce que vous aviez envie d’y croire, vous l’avez fait.
Mais le mec en bois n’a que faire de votre cœur. Par ses actes, il le laisse tomber par terre. Et il gît alors à ses pieds, sans qu’il se soucie de le voir traîner là, rarement intact.
Très souvent même, parce que vous êtes abasourdie par la surprise ou la tristesse, vous ne le ramassez pas assez vite ce cœur (pourtant fragile) et le mec en bois en profite pour piétiner les quelques morceaux encore viables.

Une fois le choc passé, on ramasse les morceaux et on rentre chez soi. On passe quelques semaines ou quelques mois à tenter tant bien que mal de recoller les restes. On joue au puzzle (des mots doux de ses amis), on applique de la colle (on se remonte le moral en tentant de croire qu’on vaux mieux que ça), on applique un baume (on sort et on pense à autre chose), …
La douleur passe mais par contre, une constante se dessine : on remballe son cœur dans son emballage d’origine et on le range là d’où on pense qu’il n’aurait jamais du sortir : du plus profond de soi.

Et puis le temps passe et on essaye de ne plus penser au bois, au carton, au papier. On essaye même de les éviter soigneusement, ces dérivés de nos forêts. On devient experte et on fuit tout ce qui sent le sapin. On tente de trouver des hommes, des vrais : en chair, en os. En honnêteté, en sensibilité, en  courage.

Et puis, quelques fois, on les trouve. Ou plutôt on en trouve un (un c’est déjà pas mal par les temps qui court). Un qui a l’air bien, vraiment bien. Il est gentil, attentionné. Il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit.

Mais le mec en carton rode toujours.
Il n’est pas là. Il n’est plus là. Par contre ses actes, eux, sont toujours présents. Un passé de rencontres de bois, de carton, de papier, ça ne s’efface pas comme ça.

Au-delà de briser les cœurs, les mecs en cartons créent des femmes buvard, qui décryptent et craignent chaque geste, chaque parole.
Ils créent des femmes jalouses, qui ont peur d’être trompée (encore).
Ils créent des femmes sur la défensive qui peuvent s’emporter pour un rien car elles ont peur que l’histoire se reproduise.
Ils créent des femmes incrédules qui ont du mal à croire que l’homme bien est réel et que ces actes sont sincères (et qui ont donc tendance à rester la bouche ouverte après un compliment ou après ce qui ressemblerait de près ou de loin à un projet d'avenir).

Le mec en bois rend la vie de tout le monde plus compliquée : celle de l’homme bien qui a parfois du mal à comprendre le fonctionnement de ces femmes blessées et celle des femmes qui doivent réapprendre à faire confiance et doivent considérer la possibilité de sortir à nouveau leur cœur de leur étagère intérieure fermée à double tour.

Cela dit, comme le dirait si justement Albert Camus : "Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur" et j'ai tendance à penser que cette maxime est un excellent objectif de vie. Alors je le clame haut et fort, et si vous êtes comme moi, vous le ferez aussi : le bois/carton/papier ne passera pas/plus par moi.