Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

dimanche 16 septembre 2012

Date limite de consommation


Extrait d’une conversation en soirée – apparemment anodine – entre plusieurs trentenaires :

Homme 1 (divorcé mais présent à la soirée avec sa petite amie et sa fille) s’adressant à Homme 2 : « Et toi, tu es divorcé ? »
Homme 2 : « Non. »
Homme 1 : « Et tu as quel âge ? »
Homme 2 : « 39 ans. »
Homme 1 : « Ah, heureusement tu n’es pas une femme. »
Petite Amie de l’Homme 1 : « Oui, si c’était le cas, il serait déjà allé en Espagne pour se faire inséminer. »

Euh…
Quoi ???
STOP !!!

Je trouve tellement de choses à redire de cette conversation dont j’ai été témoin hier qu’une explication de texte s’impose.

Première constatation : vous remarquerez comme il est facile, commun et presque normal de nos jours de demander des compléments d’information (pour dire ça poliment) aux personnes ayant entre 30 et 40 ans et n’étant clairement pas en couple. Je pensais que c’était réservé aux femmes, mais la soirée d’hier m’a prouvé le contraire.

Deuxième constatation : tout le monde semble d’accord pour convenir du fait qu’une femme a forcément une envie déchirante d’enfant, à tel point que si elle ne trouve pas d’âme sœur (ou de géniteur au hasard dans un bar), elle devra avoir recours à la science moderne pour assouvir son instinct ancestral et mettre bas. Les généralités vont bon train…

Dernière constatation, celle qui fait le plus mal : d’où vient cette idée de date limite d’expiration ? Et qui, en plus, semble bénéficier d’un double traitement homme / femme.

On pourrait penser que le fait d’appliquer des dates limites de consommation sur des milliers de pots de yaourt et boîtes de conserve sortant des usines modernes chaque jour, nous éviterait de continuer à perpétrer cette tradition datant du Moyen-Âge (ou d’avant d’ailleurs) qui voulait qu’une pucelle de 15 ans non mariée était destinée à périr (et pourrir) chez ses parents (même si la date limite a apparemment évolué de 15 vers 30 ans, et que la célibataire a le bonheur (ou la malchance) de maintenant habiter seule, le concept reste cruellement le même).

Quand j’ai fait remarqué à Homme 1 que toutes les femmes ne souhaitaient pas d’enfants, il avait l’air surpris que le sujet dérive vers ce sujet. Mais si la date limite n’est pas imposée par le fait de concevoir des enfants (et je comprends tout à fait que l’horloge biologique puisse mettre des sueurs froides à de nombreuses personnes), par quoi cette règle est-elle dictée ?
Ou est-ce seulement une généralité concernant les femmes : si elles ont passé l’âge d’avoir des enfants, c’est qu’elles ont aussi passé l’âge du « reste » et ne sont donc plus intéressantes ?

D’une manière générale, cette conversation est un exemple criant de ce que je constate plus que régulièrement autour de moi : même si nous vivons dans un monde pseudo évolué et supposément moderne, dans lequel tout le monde prétend être ouvert d’esprit, le fait de ne pas rentrer dans les cases prévues à cet effet (comprendre : marié entre 25 et 30 ans, premier enfant dans les 2 années qui suivent et achat d’une belle maison avec jardin afin de pouvoir y caser le labrador ou le golden retriever) est toujours aussi mal vécu et le commun des mortels se fait un plaisir de porter un jugement. Et d’appuyer là où ça fait mal.

Et ce jugement provient aussi bien des hommes que des femmes, même s’il prend souvent une autre forme.
Les hommes sont souvent curieux et dubitatifs. J’ai décidé à la longue de le prendre comme un compliment : je suis mignonne et intelligente, c’est donc bizarre que je sois célibataire (oui, j’extrapole, mais je prends le positif dans cette situation souvent inconfortable). Et vient alors leur conclusion que je prends en général beaucoup moins bien : « c’est que tu dois être trop difficile ». (Grrrr mais passons….)
Si on part du même constat avec les femmes (elles aussi sont bien obligées de reconnaître que je ne suis ni laide ni complètement bête. Et oui, je continue à extrapoler sans complexe !), la conclusion est différente : « elle est célibataire alors qu’elle pourrait clairement être en couple, c’est une mangeuse d’homme, vite où est le mien, que je lui montre bien qu’il est pris ».

(Dans des cas plus rares cela dit, c’est un autre sentiment qui pointe le bout de son nez et que je supporte encore moins bien que les autres : la pitié. « Oh mon Dieu, elle est célibataire : comme ce doit être horrible de vivre seule et quel fardeau elle doit porter en pensant qu’elle ne trouvera jamais personne ». Rien que d’y penser une légère nausée me vient…)

Remise de mon haut-le-coeur, je constate que la célibataire doit montrer patte blanche : prouver qu’elle n’est ni une chieuse, ni une croqueuse d’homme sans vergogne. Elle se doit de répondre à des questions nombreuses et personnelles et le contenu de ces conversations à priori banales dépassent souvent le cadre d’un premier échange avec une personne nouvellement rencontrée.
Pour répondre à la fameuse question : « et toi, tu as quelqu’un ? », je n’ai pas encore osé utiliser  le « non, pas cette semaine » suggéré par un ami dans une situation similaire (fraîchement séparé à qui on demande souvent où est la maman de son fils). Il reste encore une once de civilité en moi … (maintenant une once ça ne pèse vraiment pas lourd, les stocks s’épuisent).

Même si j’aspire à partager ma vie (ou des bouts de vie) avec quelqu’un, j’assume dans l’ensemble le fait d’être célibataire. J’assume clairement le fait de ne pas vouloir (ou de ne pas ressentir le besoin) de rentrer dans des schémas pré-établis. Je me fais même une fierté d’oser mes poser des questions et de ne pas suivre le chemin communément emprunté par la masse. Devant mes amis proches, j’accepte de parler de mes histoires passées de manière assez franche et honnête.
Bref, je suis célibataire et même si ce n’est pas toujours facile, je préfère 100 fois cela au fait d’être avec la mauvaise personne par manque de discernement ou de courage.

Je suis seule, OK, mais je ne suis ni désespérée ni aigrie. Dans la plupart des cas, mes hormones ne me poussent ni à me jeter sur le premier homme qui passe, ni à pleurer sur les épaules faussement compatissantes d’inconnu(e)s.
Je suis bien dans mes baskets et je réalise qu'il y a du bon dans chaque situation. Il n'y a pas de date d'expiration tatouée dans mon dos tout simplement car je ne sens pas mon lait tourner.
Je suis clairement une espèce en voie de disparition mais je suis encore plus que bonne à la consommation.

lundi 3 septembre 2012

Rencontres arrangées


De nature, je suis légèrement (ou viscéralement, ça dépend des jours) contre les rencontres arrangées par mes proches. Mon expérience avec JC m’a renforcé il y a quelques années dans mes convictions et j’hésite donc toujours à accepter de rencontrer l’ami d’un ou d’une amie afin d’éviter les dommages collatéraux (et là je parle pour mes amis. Moi, je me suis au fur et à mesure développé une carapace plutôt efficace !).

Cela dit puisque c’est la deuxième fois en un peu plus d’un an qu’on me présente un homme qui me plait réellement, le temps est venu de raconter l’histoire de Matthéo (la deuxième histoire n’est pas encore écrite (au sens figuré comme au sens propre), il faudra donc attendre un peu).

J’ai longtemps mis de côté les demandes (pourtant répétées) d’Alexa pour rencontrer son ami Matthéo. J’ai pendant de nombreuses années fait la sourde oreille quand elle disait régulièrement « tu me fais vraiment penser à mon pote gendarme, tu sais celui de Paris ». Je me contentais de la regarder avec un grand sourire et d’acquiescer. Et Alexa étant une fille intelligente, elle comprenait que je n’étais pas intéressée (même si elle réitérait quelques mois plus tard !). 
Je me souviens en l’occurrence d’une soirée où Alexa et moi étions toutes les deux en déplacement à Paris et ou elle avait été dîner avec LE fameux et où elle m’avait proposé de les rejoindre pour un verre. Je me souviens tout aussi clairement que j’étais dans mon lit, en train de lire le dernier Tome de Harry Potter et que j’ai refusé l’invitation avec le sourire et sans aucun regret !

Alexa a déménagé et j’ai donc moins entendu parler de Matthéo. Mais quand nous avons fait un pick-nick ensemble à Paris l’année dernière, le fameux pote gendarme est revenu sur le tapis. Et j’ai finalement accepté la proposition d’Alexa de passer une soirée ensemble (ayant aussi invité une amie de mon côté).

Immédiatement, j’ai compris pourquoi Alexa m’avait tanné pendant si longtemps ! Sans regretter (mais uniquement car ce n’est pas dans mes habitudes), j’ai immédiatement compris pourquoi mon amie avait essayé de nous caser ensemble depuis un certain nombre d’années et ai tout de suite vu les points d’affinité, l’attirance physique, le sens de l’humour compatible et l’étincelle dans ses yeux qui me faisait comprendre qu’il ressentait probablement la même chose.
Nous avons passé une soirée superbe ou nous avons tous les quatre énormément rit et ou la compagnie était bonne, tout simplement.
Sur le chemin du retour, une fois Matthéo parti, Alexa a voulu connaître mon avis… Que je me suis bien gardée de lui donner (les fameux dommages collatéraux dont je parlais plus haut …et un peu de vice aussi j’avoue). La troisième amie, elle m’a discrètement demandé : « j’ai pas rêvé, il t’a dragué toute la soirée, non ? », ne faisant que renforcer l’impression que j’avais aussi eu.

Etant qui je suis (une célibataire plutôt entreprenante si vous avez suivi jusqu’à maintenant), j’ai profité du fait que je passais une semaine à Paris pour envoyer un message sur Facebook à Matthéo (ah les joies de Facebook où il est facile et discret de contacter des amis d’amis !).
Je n’ai alors fait que souligner l’évident : nous avions passé une très bonne soirée, je serais contente de le revoir et cette semaine en était l’occasion. Et Matthéo m’a rapidement répondu et nous avons convenu d’un RDV.

Dois-je commencer le récit de cette soirée par le fait que nous avions convenu d’un soir, qu’il devait confirmer et que j’ai dû le relancer pour avoir de ces nouvelles ? Ou par le fait que Matthéo s’est endormi et était donc en retard (même s’il avait pu me prévenir à temps pourq ue je ne poireaute pas en pleine rue) ? Ou encore par le fait que nous avons dû éviter le premier bar vers lequel nous nous étions dirigés car Matthéo y connaissait des amis de son ex qu’il ne souhaitait pas croiser ?

Alors oui, dis comme ça, je sais, je sais, un gyrophare s’allume, une sirène retentit : ATTENTION, ATTENTION…

Mais j’avoue je n’ai rien vu, le contact entre nous passait trop bien et j’étais malheureusement déjà sur mon petit nuage…

Bref, Matthéo et moi passons une bonne soirée, buvons un apéritif, dînons, nous amusons beaucoup de la serveuse très sympathique mais complètement débordée qui s’occupe de nous,  et encore plus du petit couple très BCBG assis à côté de nous en terrasse et qui s’offusque (en silence – bien obligés) du contenu de notre conversation que je prends un malin plaisir à épicer en racontant des anecdotes sexuelles (ne me concernant pas !).

Matthéo m’explique son parcours, se dévoile en me parlant de sa famille, de quelques-unes de ces histoires de cœur et de corps passées, de son travail et de son nouveau poste qu’il commence dans quelques semaines …
Et puis dans le cours de la conversation, de manière très naturelle, il me fait remarquer qu’il me trouve très osée de l’avoir contacté de manière aussi directe. Je le regarde un sourire aux lèvres. Un de ceux qui veut un peu dire : « et tu n’as encore rien vu mon ami… ».

Sans laisser à mon sourire le temps de prendre plus d’ampleur, il enchaîne sur le fait qu’il sort tout juste d’une relation de plusieurs années et ne souhaite pas du tout se ré-engager tout de suite dans quelquechose de quelque nature que ce soit.
Heureusement que j’ai bien apprécié mon petit sourire en coin quelques minutes plus tôt car là c’est un autre sourire qui s’affiche sur mon visage, un que je pratique de temps en temps mais que je n’apprécie pas vraiment : un sourire de complaisance, un sourire obligé.

Obligée de sourire car il est beau ce soir-là, que j’ai de l’attirance pour lui, pour cette homme qui se tient à quelques centimètres de moi et qui a pour une fois le cran qui manque souvent aux autres de dire les choses très directement et clairement (sans faire appel à un email ou un texto par exemple). Je suis en train de me prendre un râteau, mais je suis quand même obligée de lui reconnaître ces qualités rares et de sourire.

Je souris aussi devant le comique de la situation quand les choses se mettent en place dans ma petite tête : il y a plusieurs années, quand j’ai préféré rester sous ma couverture pour lire les aventures extra-ordinaires d’un adolescent avec une cicatrice mal placée, Matthéo était célibataire.
Elle était là ma chance et moi j’ai eu ce soir-là un peu (beaucoup) la flemme de sortir de mon lit (et de mon pyjama) et je l’ai laissé passer.

Lui avec son beau sourire, sa belle gueule, son côté charmeur, ses qualités de cœur évidentes, sa franchise et son cœur et son corps particulièrement bien sculptés (je m’emporte ? ah oui, je m’emporte, reprenons). Entre temps il a connu une autre fille qui lui a ruiné le cœur et n’a rien laissé pour moi.
Dommage …

Mais re-bref car l’histoire ne s’arrête pas tout à fait là car sinon un râteau comme ça (hormis la belle rencontre car elle reste suffisamment belle pour que l’on puisse s’en souvenir) ne resterait peut-être pas dans ma mémoire.

Là ou on passe la barre du Bricorama et de son rayon de râteaux tout ce qu’il y a de plus commun, c’est sur la suite de l’histoire : Matthéo et moi terminons tranquillement notre soirée, sans rancune, sans être mal à l’aise, avec un sourire revenu à un niveau normal mais toujours pas banal.
Une bonne soirée (malgré la trace du manche du râteau en plein milieu de ma figure, oui, oui !).
Quand il me raccompagne, Matthéo me dit de lui faire signe la prochaine fois que je reviens sur Paris car il a (quand même) passé une très bonne soirée et ça lui ferait plaisir de me revoir. Il s’en suit même un texto le soir même pour me signifier qu’il est bien rentré (nous étions partis en voiture sans pouvoir faire le plein d’essence !) et même d’un deuxième le lendemain.

Quelquefois je suis une fille obéissante.  Ok, ça n’arrive pas tous les jours (et c’est seulement quand ça m’arrange, j’avoue) mais quand même. Alors quand quelques semaines plus tard, j’étais sur le point de revenir sur Paris, j’ai envoyé un message à Matthéo pour lui proposer de passer se voir.

Je n’ai jamais eu de réponse.

Cela reste un grand mystère, à ce jours toujours non résolu. Qui m'a tout d'abord fait un peu mal...  avant de me faire effacer Matthéo de mes amis Facebook ... ;)