De nature, je suis légèrement (ou viscéralement, ça dépend
des jours) contre les rencontres arrangées par mes proches. Mon expérience avec
JC m’a renforcé il y a quelques années dans mes convictions et j’hésite donc
toujours à accepter de rencontrer l’ami d’un ou d’une amie afin d’éviter les
dommages collatéraux (et là je parle pour mes amis. Moi, je me suis au fur et à
mesure développé une carapace plutôt efficace !).
Cela dit puisque c’est la deuxième fois en un peu plus
d’un an qu’on me présente un homme qui me plait réellement, le temps est venu
de raconter l’histoire de Matthéo (la deuxième histoire n’est pas encore écrite
(au sens figuré comme au sens propre), il faudra donc attendre un peu).
J’ai longtemps mis de côté les demandes (pourtant
répétées) d’Alexa pour rencontrer son ami Matthéo. J’ai pendant de nombreuses
années fait la sourde oreille quand elle disait régulièrement « tu me fais
vraiment penser à mon pote gendarme, tu sais celui de Paris ». Je me
contentais de la regarder avec un grand sourire et d’acquiescer. Et Alexa étant
une fille intelligente, elle comprenait que je n’étais pas intéressée (même si
elle réitérait quelques mois plus tard !).
Je me souviens en l’occurrence d’une soirée où Alexa et
moi étions toutes les deux en déplacement à Paris et ou elle avait été dîner
avec LE fameux et où elle m’avait proposé de les rejoindre pour un verre. Je me
souviens tout aussi clairement que j’étais dans mon lit, en train de lire le
dernier Tome de Harry Potter et que j’ai
refusé l’invitation avec le sourire et sans aucun regret !
Alexa a déménagé et j’ai donc moins entendu parler de
Matthéo. Mais quand nous avons fait un pick-nick ensemble à Paris l’année
dernière, le fameux pote gendarme est revenu sur le tapis. Et j’ai finalement
accepté la proposition d’Alexa de passer une soirée ensemble (ayant aussi
invité une amie de mon côté).
Immédiatement, j’ai compris pourquoi Alexa m’avait tanné
pendant si longtemps ! Sans regretter (mais uniquement car ce n’est pas
dans mes habitudes), j’ai immédiatement compris pourquoi mon amie avait essayé
de nous caser ensemble depuis un certain nombre d’années et ai tout de suite vu
les points d’affinité, l’attirance physique, le sens de l’humour compatible et
l’étincelle dans ses yeux qui me faisait comprendre qu’il ressentait probablement
la même chose.
Nous avons passé une soirée superbe ou nous avons tous les
quatre énormément rit et ou la compagnie était bonne, tout simplement.
Sur le chemin du retour, une fois Matthéo parti, Alexa a
voulu connaître mon avis… Que je me suis bien gardée de lui donner (les fameux
dommages collatéraux dont je parlais plus haut …et un peu de vice aussi
j’avoue). La troisième amie, elle m’a discrètement demandé : « j’ai
pas rêvé, il t’a dragué toute la soirée, non ? », ne faisant que renforcer
l’impression que j’avais aussi eu.
Etant qui je suis (une célibataire plutôt entreprenante si
vous avez suivi jusqu’à maintenant), j’ai profité du fait que je passais une
semaine à Paris pour envoyer un message sur Facebook à Matthéo (ah les joies de
Facebook où il est facile et discret de contacter des amis d’amis !).
Je n’ai alors fait que souligner l’évident : nous
avions passé une très bonne soirée, je serais contente de le revoir et cette
semaine en était l’occasion. Et Matthéo m’a rapidement répondu et nous avons
convenu d’un RDV.
Dois-je commencer le récit de cette soirée par le fait que
nous avions convenu d’un soir, qu’il devait confirmer et que j’ai dû le
relancer pour avoir de ces nouvelles ? Ou par le fait que Matthéo s’est
endormi et était donc en retard (même s’il avait pu me prévenir à temps pourq
ue je ne poireaute pas en pleine rue) ? Ou encore par le fait que nous
avons dû éviter le premier bar vers lequel nous nous étions dirigés car Matthéo y connaissait des amis de son ex qu’il ne souhaitait pas croiser ?
Alors oui, dis comme ça, je sais, je sais, un gyrophare
s’allume, une sirène retentit : ATTENTION, ATTENTION…
Mais j’avoue je n’ai rien vu, le contact entre nous
passait trop bien et j’étais malheureusement déjà sur mon petit nuage…
Bref, Matthéo et moi passons une bonne soirée, buvons un
apéritif, dînons, nous amusons beaucoup de la serveuse très sympathique mais
complètement débordée qui s’occupe de nous, et encore plus du petit couple très BCBG assis à côté de
nous en terrasse et qui s’offusque (en silence – bien obligés) du contenu de
notre conversation que je prends un malin plaisir à épicer en racontant des
anecdotes sexuelles (ne me concernant pas !).
Matthéo m’explique son parcours, se dévoile en me parlant
de sa famille, de quelques-unes de ces histoires de cœur et de corps passées,
de son travail et de son nouveau poste qu’il commence dans quelques semaines …
Et puis dans le cours de la conversation, de manière très
naturelle, il me fait remarquer qu’il me trouve très osée de l’avoir contacté
de manière aussi directe. Je le regarde un sourire aux lèvres. Un de ceux qui
veut un peu dire : « et tu n’as encore rien vu mon ami… ».
Sans laisser à mon sourire le temps de prendre plus
d’ampleur, il enchaîne sur le fait qu’il sort tout juste d’une relation de
plusieurs années et ne souhaite pas du tout se ré-engager tout de suite dans
quelquechose de quelque nature que ce soit.
Heureusement que j’ai bien apprécié mon petit sourire en
coin quelques minutes plus tôt car là c’est un autre sourire qui s’affiche sur
mon visage, un que je pratique de temps en temps mais que je n’apprécie pas
vraiment : un sourire de complaisance, un sourire obligé.
Obligée de sourire car il est beau ce soir-là, que j’ai de
l’attirance pour lui, pour cette homme qui se tient à quelques centimètres de
moi et qui a pour une fois le cran qui manque souvent aux autres de dire les
choses très directement et clairement (sans faire appel à un email ou un texto
par exemple). Je suis en train de me prendre un râteau, mais je suis quand même
obligée de lui reconnaître ces qualités rares et de sourire.
Je souris aussi devant le comique de la situation quand
les choses se mettent en place dans ma petite tête : il y a plusieurs
années, quand j’ai préféré rester sous ma couverture pour lire les aventures
extra-ordinaires d’un adolescent avec une cicatrice mal placée, Matthéo était
célibataire.
Elle était là ma chance et moi j’ai eu ce soir-là un peu
(beaucoup) la flemme de sortir de mon lit (et de mon pyjama) et je l’ai laissé
passer.
Lui avec son beau sourire, sa belle gueule, son côté
charmeur, ses qualités de cœur évidentes, sa franchise et son cœur et son corps
particulièrement bien sculptés (je m’emporte ? ah oui, je m’emporte,
reprenons). Entre temps il a connu une autre fille qui lui a ruiné le cœur et
n’a rien laissé pour moi.
Dommage …
Mais re-bref car l’histoire ne s’arrête pas tout à fait là
car sinon un râteau comme ça (hormis la belle rencontre car elle reste
suffisamment belle pour que l’on puisse s’en souvenir) ne resterait peut-être
pas dans ma mémoire.
Là ou on passe la barre du Bricorama et de son rayon de
râteaux tout ce qu’il y a de plus commun, c’est sur la suite de
l’histoire : Matthéo et moi terminons tranquillement notre soirée, sans
rancune, sans être mal à l’aise, avec un sourire revenu à un niveau normal mais
toujours pas banal.
Une bonne soirée (malgré la trace du manche du râteau
en plein milieu de ma figure, oui,
oui !).
Quand il me raccompagne, Matthéo me dit de lui faire signe
la prochaine fois que je reviens sur Paris car il a (quand même) passé une très
bonne soirée et ça lui ferait plaisir de me revoir. Il s’en suit même un texto
le soir même pour me signifier qu’il est bien rentré (nous étions partis en
voiture sans pouvoir faire le plein d’essence !) et même d’un deuxième le
lendemain.
Quelquefois je suis une fille obéissante. Ok, ça n’arrive pas tous les jours (et
c’est seulement quand ça m’arrange, j’avoue) mais quand même. Alors quand
quelques semaines plus tard, j’étais sur le point de revenir sur Paris, j’ai
envoyé un message à Matthéo pour lui proposer de passer se voir.
Je n’ai jamais eu de réponse.
Cela reste un grand mystère, à ce jours toujours non résolu. Qui m'a tout d'abord fait un peu mal... avant de me faire effacer Matthéo de mes amis Facebook ... ;)
Cela reste un grand mystère, à ce jours toujours non résolu. Qui m'a tout d'abord fait un peu mal... avant de me faire effacer Matthéo de mes amis Facebook ... ;)
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