Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

dimanche 28 octobre 2012

Allumeuse malgré moi?


« C’est pénible ces histoires de filles et de garçons ! ». C’est avec ces mots que ma collègue terminait l’histoire qu’elle venait de me raconter dans laquelle elle avait revu un copain de lycée, lui avait proposé d’aller voir un spectacle puisqu’elle avait une place en trop et qu’il s’était jeté sur elle à la fin de la soirée.
L’air de rien. Comme si une simple invitation au théâtre valait pour une invitation au lit.

Même si je n’aurai pas formulé ma conclusion de la même manière qu’elle (vous aller avoir droit à ma version un peu plus « directe » d’ici quelques lignes), je ne peux qu’approuver et valider.
D’autant que quelques jours plus tôt j’étais à peu près dans la même situation : j’avais été sympa avec un homme. J’avais été agréable avec lui (ça m’arrive dans mes bons jours). J’avais dansé la salsa avec lui (vu que c’est un homme avec qui je prends des cours de salsa, ça me semblait normal et même plutôt naturel). Je lui avais fait des sourires. Ça aussi, je pensais que c’était plutôt normal et naturel (ou en tous cas, c’est mon état normal et naturel).

Et lui c’était imaginé des choses (dont je ne veux pas connaître le contenu). Et n’avait rien trouvé de mieux que de m’embrasser (sur la joue, OK, mais quand même, elle n’est pas en libre-service) de manière impromptue pendant une de nos danses.
L’air de rien. Comme si un sourire valait pour une invitation.

Depuis que je suis célibataire, j’ai parfois la désagréable impression d’être une allumeuse. A mes dépends. Clairement à l’insu de mon plein gré.
Je drague et pratique l’allumage d’hommes de temps en temps mais faites-moi confiance, c’est alors une expression assez claire de ma volonté et on ne peut pas se méprendre sur mes intentions. Et je n’ai alors aucun problème à passer pour ce que je suis alors : une fille qui drague.

Mais si le simple fait d’être sympa et souriante suffit pour que n’importe quel mec célibataire (ou pas forcément d’ailleurs) interprète cela comme une salve d’invitation directe dans mon lit, ça complique vraiment les choses.

Ceci laisserait deux options :
- Celle de continuer à être soi-même, normale et naturelle. Sympa et souriante. Et de continuer à priori à faire naître chez ses messieurs des envies que je n’ai aucune intention d’assouvir (enfin, pas de manière systématique). Et de passer pour une allumeuse.
- Ou celle de faire attention, de faire moins de sourires, de parler moins ouvertement avec la gente masculine. Et de passer pour une célibataire aigrie.

Perspective réjouissante, non ?

Personnellement, je considère que là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Et j’avoue souvent préférer la compagnie des hommes et leur conversation. Sans que cela veuille dire que j’ai une idée derrière la tête. J’estime ne pas avoir un comportement équivoque et n’ai donc aucune intention de changer mon attitude.
Cela dit si certains hommes (pour ne pas faire de généralité) pouvaient réfléchir avant de tirer des conclusions hâtives, j'apprécierais vraiment. Ca me permettrait de me concentrer sur les hommes qui me  plaisent vraiment (c'est que ça consomme beaucoup d'énergie et ça demande une certaine concentration une fille qui drague).  

vendredi 19 octobre 2012

Tirages de couettes


Il est plutôt drôle de constater comment selon l’âge, la drague se pratique différemment et comme il est parfois bon de ne pas se tromper de cible si l’on est pas capable de remonter le temps...

Quand on a 10 ans, on a besoin de tirer les cheveux de celle que l’on aime pour attirer son attention et ce penchant sado-maso est souvent représentatif de l’affection qu’on porte à quelqu’un.

Quand on a 20 ans, on a besoin d’exprimer son désir de manière physique, besoin d’aller se frotter, de toucher, de se trémousser sur la piste de danse, besoin de contact. On se souvient tous avec tendresse, envie ou honte (choisissez la version qui vous correspond le mieux) de cette période de notre vie ...

Quand on a 30 ans, tout se joue au verbal (gagnerait-on en finesse au fur et à mesure, tout du moins en apparence où est-ce simplement car nos corps commencent à se fatiguer ? Ou mieux encore, qu'on préfère en garder l'utilité et la pratique pour des situations plus, non, beaucoup plus agréables? ). 
La drague devient une sorte de joute où les bons mots, les répliques, les pics (avouons le, ils sont communs) et surtout les sous-entendus sont de mise.

Cette conclusion s’est imposée à moi lors d’une soirée ou une connaissance (mâle, vous vous en doutez) (et envers lequel j’avais depuis un moment une certaine attirance physique vous vous en doutez également) a passé sa soirée à me faire des sourires mais à danser coller/serré avec une autre (est-il utile de préciser que l’autre était… plus jeune ?).
Là, la cible ne correspondait pas aux armes que j'avais en stock. Et j'étais de plus devant une "amazone" qui elle maîtrisait bien son arc et ses "appels" physiques. 

Personnellement, il semblerait que j’ai toujours eu la trentaine en matière de drague. Je n’ai pas souvenir de cette période sado-maso de l’enfance (ce terme s’appliquant bien sûr à de nombreuses autres périodes de ma vie, mais pas celle-ci) et j’étais bien trop timide dans ma vingtaine pour la drague physique.

Par contre, en sous-entendus, là, j’excelle. Mes rencontres passées et leurs récits ont déjà prouvé que je me débrouillais pas mal en emails et textos (et Dieu merci car cela serait sinon la fin de ma carrière de célibattante! ) et je pense pouvoir dire que je me défends aussi plutôt bien dans l’art de la conversation.

C’est depuis que ma cible est enfin réceptive à mon mode de communication que je suis finalement entrée dans la course de la drague. Même si pour l’instant cela ne s’est pas avéré être un succès, j’ai finalement l’impression de vivre avec mon temps et parfois même d’être avant-gardiste quand je m’avère particulièrement entreprenante (verbalement toujours, on s’entend !).

Et même si j'ai du ce soir-là m'incliner devant la petite jeune (et je n'ai que 33 ans, ça promet), je ne regrette rien. Ni le collé-serré des soirées étudiantes et toutes ces nuits où de toute évidence personne n'avait la moindre idée de ce qu'il faisait (de son esprit... et de son corps), ni les enfantillages et les tirages de couettes. 
  

lundi 1 octobre 2012

Histoire réchauffée


Je regarde souvent mes histoires passées en me demandant si j’ai laissé passer des occasions et potentiellement un ou des hommes de ma vie (et oui, pourquoi se limiter à un seul ?) et certaines rencontres ravivent plus ce sentiment que d’autres.

Manuel en a fait partie. Avec lui, j’avais décidé de ne pas avoir de doute, de ne pas laisser passer l’opportunité même s’il y avait peu de chance que l’histoire, le destin et surtout cet homme me laisse faire. Pourtant, il a ouvert plusieurs fois sa porte...

Manuel fait partie de mes nombreuses rencontres produites par la toile. Sa fiche de site était simplissime avec juste quelques mots et choses qui le représentaient et qu’il aimait et son premier message était court mais bien mis. Nous avons rapidement décidé de nous rencontrer.

Malgré toutes mes rencontres avec de parfaits inconnus (et la force de l’habitude qui devrait donc jouer en ma faveur) je déteste toujours autant attendre quelqu’un lors de la première rencontre et devoir scruter chaque visage, espionner chaque passant (et presque implorer n’importe quel homme de me sourire et de me reconnaître). Je fixe donc en général des RDV assez précis.
Cette fois-ci, c’était une place, devant une fontaine avec un sanglier. Et ce jour-là, j’étais, comme d’habitude et malgré tous mes efforts, la première sur le lieu de rendez-vous. Par contre, la fameuse statue, elle, n’avait pas pris la peine de venir : le sanglier avait disparu ! Comme par magie mais en prenant bien soin de réapparaître le lendemain. Créant ainsi un sujet de conversation perpétuel avec Manuel!

Lui est lui bien arrivé et nous avons passé un moment agréable. Le courant est bien passé et nous avons décider de nous revoir. Nous avons passé une deuxième soirée agréable.  Qui s’est terminée chez moi…

Cela dit, si je veux être honnête, je suis bien forcée d’avouer, qu’à l’époque, Manuel tombait un peu « mal » dans mon planning de rencontres : il venait se « télescoper » avec Christophe que j’avais rencontré quelques semaines auparavant (et autant dire que Christophe m’a occupé l’esprit un moment). 
Tout à l’inverse de Christophe, Manuel était un amant pressé, qui n’avait probablement jamais entendu parlé de préliminaires et qui manquait cruellement de tendresse… et d’originalité. Le passage de l’un à l’autre ne fit que me rappeler à quel point Christophe me hantait encore et c’est honteuse que j’ai mis Manuel à la porte au milieu de la nuit (en employant toutes les pincettes et politesses possibles, mais quand même).

De manière assez extraordinaire, j’ai découvert que Manuel était un homme plutôt simple (pour une fois !) et pas très rancunier car dès le lendemain, il me proposait une autre sortie que je refusais, confuse et penaude. Je décidais à ce moment-là, à la fois de me désinscrire du site (!) et de mettre les choses au clair avec Manuel en lui avouant que mon esprit n’était pas tout à fait libre et qu’il ne me semblait donc pas très judicieux de continuer à se voir.
Encore plus extraordinaire, Manuel répondit à mon email, pas vexé outre mesure et en me souhaitant bonne chance.

Quand Manuel m’a recontacté quelques mois plus tard, j’étais officiellement en grève du cœur et je venais tout juste de repousser Damien (encore un autre chapitre : patience, patience…). (Et oui, j’ai eu dans ma vie de célibataire, ce qu’on peut appeler des périodes « fastes »).
J’ai accepté un cinéma avec lui en lui précisant d’emblée que je faisais une « pause » en matière de rencontres (pour que les choses soient plus claires cette fois-ci. J’essaye d’apprendre de mes erreurs. Si, si, je vous assure !). A en juger par son regard à la fin de la soirée quand mes lèvres se sont posées sur ses joues (et pas ailleurs comme il avait l’air de s’y attendre) le message n’avait pas été reçu de manière très claire.

J’ai essayé d’expliquer à Manuel que la succession de rencontres (et d’échecs les suivants de près !) m’avait rendue un peu fragile et je voulais prendre un moment pour éviter de reproduire les mêmes erreurs.
S’il n’a pas jugé, il n’a pas approuvé non plus et je me souviens très bien de sa réponse à ce moment-là : « je cherche quelque chose de simple, si ça doit se faire, tant mieux et si pas : tant pis, il n’y a rien de compliqué là-dedans ». C’est donc sur ces paroles d’une extrême sagesse que nous nous sommes quittés une deuxième fois…

Mon travail m’amène souvent à arpenter les couloirs de Roissy et quelques mois plus tard, en passant dans le Terminal 2, je constatais sourire aux lèvres qu’une statue y avait disparu et je ne pus m’empêcher de penser à Manuel. Je lui ai alors envoyé un court message : plus un clin d’œil qu’un essai de renouer contact. Nous étions, après tout, restés en bons termes.

Je m’étais comportée avec lui comme le stéréotype de la petite fille capricieuse, qui ne sait pas ce qu’elle veut et qui joue et profite de ses charmes. Manuel s’avéra cela dit vraiment très peu rancunier et me laissa une troisième chance. Qui eut cru que cela soit possible ?

Nous nous sommes donc revus et avons passé de bons moments ensemble et étions à l’époque ce qui s’apparentait vraisemblablement à un couple. Sur le papier, il était parfait : grand, mignon avec de beaux yeux, athlétique, intelligent (chercheur en nano-technologies, rien que ça !), drôle, skieur, voyageur. Je me sentais à l’aise avec lui, nous avions des sujets de conversations et avions un sens de l’humour compatible.
Connaissant mon goût pour le masochisme inconscient en relation, je me suis, à l’époque, beaucoup demandé si je l’avais repoussé les deux premières fois car il était simple et semblait sain (et donc aurait été foncièrement bon pour moi). Et essayant de suivre un conseil d’une autre personne d’une grande sagesse : « il faut aller voir ce qui semble simple même si cela peut sembler moins intéressant, c’est là que le bonheur réside », j’ai tenté de faire en sorte que les choses fonctionnent, en passant sous silence les indices qui n’auguraient rien de bon (le premier de celui-ci étant que ses qualités d’amants ne s’étaient pas vraiment améliorées !).
J’ai cherché chez lui ce que j’espérais trouver, prenant mes rêves pour des réalités en mettant trop d’espoir dans cette rencontre qui sentait clairement le réchauffé.

Cette troisième chance ne s’avéra pas beaucoup plus concluante que les deux premières. Les choses se déroulaient plutôt bien jusqu’à ce que je le sente qui prenait doucement ses distances, à tel point que je ne fus pas surprise quand il m’annonça qu’il voulait rompre.

Sa façon de le faire, par contre, m’étonna un peu plus : Un texto.
Je sais : je devrais être plus moderne et considérer ce message de quelques lignes comme un moyen de communication comme un autre et ne pas m’offusquer que l’homme avec qui je partageais parfois mes nuits n’ait pas eu le courage de me dire les choses en face, ou même par téléphone.
Certains diront peut-être que je suis trop exigeante et qu’un texto n’est pas si mal comparé à un message laissé sur le mur facebook, un fax ou une lettre d’huissier.
Avec son texto, Manuel marquait le coup et faisait encore mieux que l’email de rupture que j’avais reçu quelques mois auparavant. Sans classe et clairement sans C…

Ma déception et mon énervement créés par ce texto se sont accrus quand, alors qu’il l’avait lui-même proposé, Manuel n’a jamais eu le courage de donner plus de précisions sur cette rupture. Mieux que de rompre par texto : faire semblant d’être disponible pour en parler ouvertement comme des adultes et puis disparaître dans la nature. Encore une fois : sans classe et clairement sans C…

La relative rage et l’incompréhension sont passées avec les mois (après tout, j’ai quand même mieux à faire de ma vie que de m’appesantir sur un homme qui a moins de C…que j’en ai). Mais ces deux sentiments ont refait (brièvement rassurez-vous) leur apparition deux mois plus tard quand Manuel m’a envoyé un message innocent me demandant des nouvelles, l’air de rien.

Parenthèse technique : Facebook permet malheureusement de banaliser les contacts. Ses utilisateurs ont tendance à penser que ce qui n’est pas permis dans la vie peut l’être là.  On ne parle même plus des messages « privés » laissés aux yeux de tous ou des demandes d’amis ridicules… Mais n’oublions pas ce type de message : ceux qu’on envoie alors qu’on aurait jamais le courage d’aller reparler à la personne en question s’il fallait aller frapper à sa porte, ou même prendre son téléphone et avoir une conversation de vive voix.
Si je deviens peu à peu une pro des réglages de confidentialité sur Facebook, je n’ai pas encore trouvé celui qui peut éviter d’avoir à recevoir des messages d’ex pensant qu’il est normal de prendre des nouvelles après une largage en bonne et due forme par texto. Prévenez-moi si vous savez comment faire…

Puisque je me doute que vous voulez savoir : j’ai répondu à Manuel, plus dans le but d’une recherche anthropologique que dans l’espoir d’une réponse. J’ai rédigé un premier paragraphe agréable donnant des nouvelles de ma vie... Et un second on ne peut plus direct qui expliquait je ne comprenais pas vraiment sa démarche mais que je serais effectivement curieuse de découvrir pourquoi il souhaitait avoir de mes nouvelles maintenant (compte tenu des données du problème).

Conclusion N°1 : je suis probablement plus rancunière que Manuel.
Conclusion N°2 ; mon étude anthropologique ne s'est pas avérée très intéressante : Manuel ne m'a bien sûr pas répondu.