Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

lundi 1 octobre 2012

Histoire réchauffée


Je regarde souvent mes histoires passées en me demandant si j’ai laissé passer des occasions et potentiellement un ou des hommes de ma vie (et oui, pourquoi se limiter à un seul ?) et certaines rencontres ravivent plus ce sentiment que d’autres.

Manuel en a fait partie. Avec lui, j’avais décidé de ne pas avoir de doute, de ne pas laisser passer l’opportunité même s’il y avait peu de chance que l’histoire, le destin et surtout cet homme me laisse faire. Pourtant, il a ouvert plusieurs fois sa porte...

Manuel fait partie de mes nombreuses rencontres produites par la toile. Sa fiche de site était simplissime avec juste quelques mots et choses qui le représentaient et qu’il aimait et son premier message était court mais bien mis. Nous avons rapidement décidé de nous rencontrer.

Malgré toutes mes rencontres avec de parfaits inconnus (et la force de l’habitude qui devrait donc jouer en ma faveur) je déteste toujours autant attendre quelqu’un lors de la première rencontre et devoir scruter chaque visage, espionner chaque passant (et presque implorer n’importe quel homme de me sourire et de me reconnaître). Je fixe donc en général des RDV assez précis.
Cette fois-ci, c’était une place, devant une fontaine avec un sanglier. Et ce jour-là, j’étais, comme d’habitude et malgré tous mes efforts, la première sur le lieu de rendez-vous. Par contre, la fameuse statue, elle, n’avait pas pris la peine de venir : le sanglier avait disparu ! Comme par magie mais en prenant bien soin de réapparaître le lendemain. Créant ainsi un sujet de conversation perpétuel avec Manuel!

Lui est lui bien arrivé et nous avons passé un moment agréable. Le courant est bien passé et nous avons décider de nous revoir. Nous avons passé une deuxième soirée agréable.  Qui s’est terminée chez moi…

Cela dit, si je veux être honnête, je suis bien forcée d’avouer, qu’à l’époque, Manuel tombait un peu « mal » dans mon planning de rencontres : il venait se « télescoper » avec Christophe que j’avais rencontré quelques semaines auparavant (et autant dire que Christophe m’a occupé l’esprit un moment). 
Tout à l’inverse de Christophe, Manuel était un amant pressé, qui n’avait probablement jamais entendu parlé de préliminaires et qui manquait cruellement de tendresse… et d’originalité. Le passage de l’un à l’autre ne fit que me rappeler à quel point Christophe me hantait encore et c’est honteuse que j’ai mis Manuel à la porte au milieu de la nuit (en employant toutes les pincettes et politesses possibles, mais quand même).

De manière assez extraordinaire, j’ai découvert que Manuel était un homme plutôt simple (pour une fois !) et pas très rancunier car dès le lendemain, il me proposait une autre sortie que je refusais, confuse et penaude. Je décidais à ce moment-là, à la fois de me désinscrire du site (!) et de mettre les choses au clair avec Manuel en lui avouant que mon esprit n’était pas tout à fait libre et qu’il ne me semblait donc pas très judicieux de continuer à se voir.
Encore plus extraordinaire, Manuel répondit à mon email, pas vexé outre mesure et en me souhaitant bonne chance.

Quand Manuel m’a recontacté quelques mois plus tard, j’étais officiellement en grève du cœur et je venais tout juste de repousser Damien (encore un autre chapitre : patience, patience…). (Et oui, j’ai eu dans ma vie de célibataire, ce qu’on peut appeler des périodes « fastes »).
J’ai accepté un cinéma avec lui en lui précisant d’emblée que je faisais une « pause » en matière de rencontres (pour que les choses soient plus claires cette fois-ci. J’essaye d’apprendre de mes erreurs. Si, si, je vous assure !). A en juger par son regard à la fin de la soirée quand mes lèvres se sont posées sur ses joues (et pas ailleurs comme il avait l’air de s’y attendre) le message n’avait pas été reçu de manière très claire.

J’ai essayé d’expliquer à Manuel que la succession de rencontres (et d’échecs les suivants de près !) m’avait rendue un peu fragile et je voulais prendre un moment pour éviter de reproduire les mêmes erreurs.
S’il n’a pas jugé, il n’a pas approuvé non plus et je me souviens très bien de sa réponse à ce moment-là : « je cherche quelque chose de simple, si ça doit se faire, tant mieux et si pas : tant pis, il n’y a rien de compliqué là-dedans ». C’est donc sur ces paroles d’une extrême sagesse que nous nous sommes quittés une deuxième fois…

Mon travail m’amène souvent à arpenter les couloirs de Roissy et quelques mois plus tard, en passant dans le Terminal 2, je constatais sourire aux lèvres qu’une statue y avait disparu et je ne pus m’empêcher de penser à Manuel. Je lui ai alors envoyé un court message : plus un clin d’œil qu’un essai de renouer contact. Nous étions, après tout, restés en bons termes.

Je m’étais comportée avec lui comme le stéréotype de la petite fille capricieuse, qui ne sait pas ce qu’elle veut et qui joue et profite de ses charmes. Manuel s’avéra cela dit vraiment très peu rancunier et me laissa une troisième chance. Qui eut cru que cela soit possible ?

Nous nous sommes donc revus et avons passé de bons moments ensemble et étions à l’époque ce qui s’apparentait vraisemblablement à un couple. Sur le papier, il était parfait : grand, mignon avec de beaux yeux, athlétique, intelligent (chercheur en nano-technologies, rien que ça !), drôle, skieur, voyageur. Je me sentais à l’aise avec lui, nous avions des sujets de conversations et avions un sens de l’humour compatible.
Connaissant mon goût pour le masochisme inconscient en relation, je me suis, à l’époque, beaucoup demandé si je l’avais repoussé les deux premières fois car il était simple et semblait sain (et donc aurait été foncièrement bon pour moi). Et essayant de suivre un conseil d’une autre personne d’une grande sagesse : « il faut aller voir ce qui semble simple même si cela peut sembler moins intéressant, c’est là que le bonheur réside », j’ai tenté de faire en sorte que les choses fonctionnent, en passant sous silence les indices qui n’auguraient rien de bon (le premier de celui-ci étant que ses qualités d’amants ne s’étaient pas vraiment améliorées !).
J’ai cherché chez lui ce que j’espérais trouver, prenant mes rêves pour des réalités en mettant trop d’espoir dans cette rencontre qui sentait clairement le réchauffé.

Cette troisième chance ne s’avéra pas beaucoup plus concluante que les deux premières. Les choses se déroulaient plutôt bien jusqu’à ce que je le sente qui prenait doucement ses distances, à tel point que je ne fus pas surprise quand il m’annonça qu’il voulait rompre.

Sa façon de le faire, par contre, m’étonna un peu plus : Un texto.
Je sais : je devrais être plus moderne et considérer ce message de quelques lignes comme un moyen de communication comme un autre et ne pas m’offusquer que l’homme avec qui je partageais parfois mes nuits n’ait pas eu le courage de me dire les choses en face, ou même par téléphone.
Certains diront peut-être que je suis trop exigeante et qu’un texto n’est pas si mal comparé à un message laissé sur le mur facebook, un fax ou une lettre d’huissier.
Avec son texto, Manuel marquait le coup et faisait encore mieux que l’email de rupture que j’avais reçu quelques mois auparavant. Sans classe et clairement sans C…

Ma déception et mon énervement créés par ce texto se sont accrus quand, alors qu’il l’avait lui-même proposé, Manuel n’a jamais eu le courage de donner plus de précisions sur cette rupture. Mieux que de rompre par texto : faire semblant d’être disponible pour en parler ouvertement comme des adultes et puis disparaître dans la nature. Encore une fois : sans classe et clairement sans C…

La relative rage et l’incompréhension sont passées avec les mois (après tout, j’ai quand même mieux à faire de ma vie que de m’appesantir sur un homme qui a moins de C…que j’en ai). Mais ces deux sentiments ont refait (brièvement rassurez-vous) leur apparition deux mois plus tard quand Manuel m’a envoyé un message innocent me demandant des nouvelles, l’air de rien.

Parenthèse technique : Facebook permet malheureusement de banaliser les contacts. Ses utilisateurs ont tendance à penser que ce qui n’est pas permis dans la vie peut l’être là.  On ne parle même plus des messages « privés » laissés aux yeux de tous ou des demandes d’amis ridicules… Mais n’oublions pas ce type de message : ceux qu’on envoie alors qu’on aurait jamais le courage d’aller reparler à la personne en question s’il fallait aller frapper à sa porte, ou même prendre son téléphone et avoir une conversation de vive voix.
Si je deviens peu à peu une pro des réglages de confidentialité sur Facebook, je n’ai pas encore trouvé celui qui peut éviter d’avoir à recevoir des messages d’ex pensant qu’il est normal de prendre des nouvelles après une largage en bonne et due forme par texto. Prévenez-moi si vous savez comment faire…

Puisque je me doute que vous voulez savoir : j’ai répondu à Manuel, plus dans le but d’une recherche anthropologique que dans l’espoir d’une réponse. J’ai rédigé un premier paragraphe agréable donnant des nouvelles de ma vie... Et un second on ne peut plus direct qui expliquait je ne comprenais pas vraiment sa démarche mais que je serais effectivement curieuse de découvrir pourquoi il souhaitait avoir de mes nouvelles maintenant (compte tenu des données du problème).

Conclusion N°1 : je suis probablement plus rancunière que Manuel.
Conclusion N°2 ; mon étude anthropologique ne s'est pas avérée très intéressante : Manuel ne m'a bien sûr pas répondu. 

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