Je ne sais pas si toutes les belles histoires ont une suite, mais celle-ci en a une en tous cas. Alors voilà ...
L’amour (ou
tout ce qui lui ressemble de près ou de loin) agit comme une drogue. Quand on y
goûte, on souhaite rapidement retomber dans ses effluves, se perdre dans son
labyrinthe d’émotions et de réactions chimiques. Cela est d’autant plus vrai
quand on était complètement sevré et que notre corps et notre esprit avait
complètement perdu l’habitude de recevoir leur dose pourtant indispensable à
notre existence. La dose que l’on reçoit alors après une longue absence (si
microscopique et pleine d’illusions soit-elle) a d’autant plus d’effet, comme
une moitié de verre de cidre que l’on donnerait à un enfant de 5 ans !
En plus de
l’addiction que représente l’amour (ou le sexe - et que dire une fois que les
deux ont été mêlés !), ce week-end me laissa à penser de nombreuses
manières. Ces moments passés avec lui, je les attendais depuis plus de 10 ans
et ils étaient de manière assez surprenante en parfaite adéquation avec ce que
mon esprit avait pu générer comme rêves. Il était comme je l’avais imaginé (et
nos ébats également ;) ).
Ces moments
passés ensemble me rappelèrent également de bons souvenirs. Pas seulement ceux
que j’avais vécu avec lui lors de notre rencontre, mais surtout ceux que
j’avais vécu avec l’homme qui m’avait enlevé à lui et qui reste à
ce jour probablement mon plus grand amour. Ces moments avec Sébastien, de complicité totale, de bien
être, d’adéquation, je les ai entrevu pendant ces quelques heures passées avec Wilhem.
J’ai d’abord
comparé les moments passés avec Wilhem à ceux que j’avais eu avec Sébastien, me
prouvant (comme si j’avais encore eu besoin d’être convaincue !) que ces
moments étaient rares et forts.
Puis, je me
suis rendue compte que je ne faisais pas la comparaison dans le bon sens.
J’avais toujours pensé que ma relation avec Sébastien était celle qui m’avait
façonné en amour, qui m’avait donné mes standards, mes bases, mes minimas
d’attentes.
En creusant un
peu plus loin dans ma mémoire, en allant chercher ce qui faisait vraiment la
différence d’avec toutes les autres rencontres, d’avec tous les autres
hommes ; en allant chercher ce qui comptait vraiment pour moi, j’ai réalisé
que ces moments, je les avais déjà vécu avec un autre homme, avant Sébastien. Si je
ne les avais jamais vraiment pris en considération c’est qu’ils avaient été de
très courte durée et que je ne les avais donc pas vraiment pris aux sérieux.
Mais devant cette résurgence de vieux souvenirs, j’étais bien obligée de
constater que ma base c’était Wilhem. Même si à l’époque notre histoire
personnelle ne nous avait pas permis de le mettre en application. Cette
constatation ne fit que renforcer mon envie de le revoir.
C’est
probablement la raison pour laquelle (entre addiction et vieux souvenirs), je
n’ai pas su me contenter de ce que les Dieux m’avaient accordé pendant ce
week-end et que j’ai cherché a en avoir plus, ne sachant résister à la
tentation (oui, une fois de plus!).
Après quelques
jours puis quelques semaines sans nouvelles et quelques textos sans réponse,
j’ai donc envoyé un autre email culotté (oui, on appelle ça une
spécialité !).
Mais n’est pas
spécialiste qui veut et le titre se mérite, je me suis donc appliqué à rendre cet
email aussi exceptionnel et inédit
que l’occasion que j’essayais de créer. C’est en parlant de Dubrovnik et de mon
compagnon de voyage inexistant que j’avais appris que Wilhem était célibataire
et c’est donc à Dubrovnik que j’allais l’inviter à me rejoindre !
Un email de la
dernière chance et s’intitulant « les 29 bonnes raisons de venir à
Dubrovnik » a donc rejoint les milliers d’email d’amour de la toile ce
jour-là. Un peu osé, mais surtout drôle et sincère, j’espérais avoir une
occasion de prolonger les moments d’extase que j’avais connu pendant ce
week-end totalement inattendu.
Et j'en ai facilement trouvé des raisons et des bonnes raisons. 29 au total, ce n'est pas rien, n'est-ce pas ? 29 bonnes (voir très bonnes) raisons de venir passer des vacances avec moi...
Mais ce qui
avait agit comme un ingrédient de réussite la première fois (la surprise), n’a
pas joué en ma faveur la seconde. Wilhem m’avait délibérément caché qu’il était
célibataire lors de sa visite à Marseille afin de ne pas mettre la pression et
c’est une décision pour laquelle je lui serais toujours reconnaissante. Si j’avais su avant de le voir que quelque chose était possible, je me serais
sans doute retourné l’esprit par des questions, des suppositions, des scénarios
… Ce que j’ai d’ailleurs fait après notre rencontre, en attendant une réponse
de sa part concernant cette ville romantique de Croatie !
La réponse a
fini par arriver et sur le coup elle a été accueillie avec incompréhension,
tristesse et douleur : « After
such a beautifull email, I am even more sorry to tell you that I won’t be able
to come to Dubrovnik, I think it’s best for both of us ».
Oh le râteau,
Oh le beau râteau, je dirais même Oh, le très beau râteau !
Mieux, pourquoi
mieux, comment mieux ?
Qu’est ce qui peut être mieux qu’une semaine de tendresse et de sexe dans un pays étranger au bord de la mer ? Qu’est ce qui peut être mieux que de poursuivre cette histoire qui jusqu’à cet email décevant aurait été digne d’un film hollywoodien. Et comment pourrais-je vendre les droits d’une histoire que se termine mal ?
Qu’est ce qui peut être mieux qu’une semaine de tendresse et de sexe dans un pays étranger au bord de la mer ? Qu’est ce qui peut être mieux que de poursuivre cette histoire qui jusqu’à cet email décevant aurait été digne d’un film hollywoodien. Et comment pourrais-je vendre les droits d’une histoire que se termine mal ?
J’avais pris du
temps à rédiger l’emails des 29 bonnes raisons, pesant chaque mot, rédigeant et
relisant l’email plusieurs fois afin qu’il soit parfait. Ma réponse à ce
magnifique râteau fut beaucoup plus courte, impulsive et acerbe, un de ces emails qu'on regrette à la seconde où on clique sur le bouton "envoyer" mais qui exprime pourtant tellement clairement ce que l'on ressent au fond de soi. Il n'est pas toujours facile de lutter contre sa propre impulsivité. Ce jour-là, j'ai simplement échoué.
Et puis une
fois de plus le temps passa, apaisant les douleurs.
Mes vacances à Dubrovik se
firent finalement avec une amie et cette ville magnifique me fit comprendre ce
que Wilhem avait essayé de me dire et que je n’avais pas voulu entendre :
si après 24 heures à Marseille je me mettais déjà dans un état d’excitation et
d’attentes irréalistes pareil, qu’est ce qu’une semaine à Dubrovnik avec lui
m’aurait apporté sinon d’autres déceptions encore plus fortes ? (oui, oui, à part
une semaine de sexe ininterrompu bien sûr)
Wilhem et moi
sommes toujours en contact.
Il y a 2-3 ans, Wilhem m'a annoncé qu'il était de nouveau fiancé. Il m'a fallu quelques semaines pour lui renvoyer un email le félicitant et lui disant que j'étais heureuse pour lui, mais quand je l'ai fait, je le pensais vraiment. Et cette sincérité a été récompensée par sa réponse, pleine de coeur et de bonté (comme d'habitude), dans laquelle il m'expliquait qu'il savait que je trouverais quelqu'un un jour qui me mériterait (c'est bien de savoir qu'au moins une personne en est convaincue, même si c'est dommage que ça ne soit pas moi) et qu'à ce moment-là, je regarderais cette histoire en souriant !
L'année dernière Wilhem s'est marié.
La semaine dernière, Wilhem a eu un petit garçon qui a l'air encore plus beau que lui ne l'est.
Je crois que peu importe ce que l’avenir nous
réserve et que peu importe les situations embarrassantes dans lesquelles je me
mettrais encore face à lui (Dieu seul sait ce que je suis encore capable de faire), nous n’aurons plus jamais besoin de nous excuser.
Les différentes
étapes, péripéties, histoires, sentiments que nous avons vécu a mis notre
amitié à rude épreuve et à de nombreuses reprises nous aurions eu l’occasion de
ne pas pardonner, de se fâcher, d’être rancuniers. Si nous ne l’avons pas fait,
je ne pense pas que l’avenir nous fera changer d’avis.
"L'amour c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé" (Love Story - et oui, chacun ses références!). Pour nous, ça ne sera pas l'amour mais l'amitié mais c'est comme ça qu'on vivra notre histoire quand même.
Et puis, un cinéaste indépendant voudra peut-être quand même pour acheter le droit d'un film très beau mais un peu triste ?
"L'amour c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé" (Love Story - et oui, chacun ses références!). Pour nous, ça ne sera pas l'amour mais l'amitié mais c'est comme ça qu'on vivra notre histoire quand même.
Et puis, un cinéaste indépendant voudra peut-être quand même pour acheter le droit d'un film très beau mais un peu triste ?
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