Ceci n'est pas un blog de recettes de cuisine.

Ceci est un blog parlant de (nombreuses) rencontres amoureuses et des divers (et nombreux eux-aussi) états d'âmes qui y sont liés.

Comment un plat de pâtes et une recette traditionnelle italienne peuvent avoir un rapport avec ma vie amoureuse (et sexuelle) ? Et pourtant, non seulement cela a un rapport mais en plus c’est représentatif, vous allez comprendre… au fur et à mesure des récits et des états d'âmes.

lundi 7 janvier 2013

Un petit cadeau pour la nouvelle année

Juste pour le plaisir et parce que j'ai trouvé ce texte magnifique :

Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi - Katherine Pancol

(...)
Puis Gary se pencha sur Hortense et la contempla sans rien dire. Ses yeux bruns semblaient habités par un rêve primitif, ombrés d'une lueur sauvage. Ce serait si plaisant de vivre cachés sous des manteaux, à l'abri, on mangerait des cookies et on boirait des cafés avec une longue paille, on ne serait plus jamais obligés de se mettre debout et de courir partout comme le lapin d'Alice au pays des merveilles. Jamais pu l'encadrer ce Rabbit à la montre en perpétuelle érection. Je voudrais passer ma vie à écouter Glenn Goud en embrassant Hortense Cortès, en caressant les cheveux d'Hortense Cortès, en respirant chaque fleur de la peau d'Hortense Cortès, en inventant pour elle des accords, mi-fa-sol-la-si-do et en les lui chantant dans l'ourlet de l'oreille.
Je voudrais, je voudrais...
Il ferma les yeux et embrassa Hortense Cortès.

C'est donc cela un baiser ! s'étonna Hortense Cortès. Cette brûlure suave qui donne envie de se jeter sur l'autre, de l'aspirer, de le lécher, de le renverser, de s'enfoncer en lui, de disparaître...
De se dissoudre dans un lac profond, de laisser flotter sa bouche, ses lèvres, ses cheveux, sa nuque...
Perdre la mémoire.
Devenir boule de caramel, se laisser gouter du bout de la langue.
Et goûter l'autre en inventant le sel et les épices, l'ambre et le cumin, le cuir et le santal.
C'est donc cela.
Jusqu'à maintenant, elle n'avait embrassé que des garçons qui l'indifféraient. Elle embrassait utile, elle embrassait mondain, elle embrassait en repoussant une boucle de cheveux élastique et en regardant par-dessus l'épaule de son prochain. Elle embrassait en toute lucidité, s'indignant d'une meurtrissure des dents, d'une langue cannibale, d'une salive baveuse. Il lui était arrivé aussi d'embrasser par désoeuvrement, par jeu, parce qu'il pleuvait dehors ou que les fenêtres avaient des petits carreaux qu'elle n'avait pas fini de compter. Ou, souvenir qui l'embarrassait, pour obtenir d'une homme un sac Prada ou un petit haut Chloé. (...)
Elle revint à la bouche de Gary et soupira.
Ainsi il arrive qu'un baiser procure du plaisir...
Un plaisir qui se faufile dans le corps, jette des petites flammes, allume mille frissons dans des endroits qu'elle n'aurait jamais soupçonnés être inflammables.
Jusque sous les dents...
Le plaisir... Quel délice !
Aussitôt, elle nota qu'elle fallait se méfier du plaisir.

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